Regarder une story de votre banque sur votre smartphone, cela vous parait absurde? Après les réseaux sociaux, c’est maintenant au tour des entreprises d'adopter le style stories en terme d’UX design. Popularisées par Snapchat, les stories «sont devenus un motif récurrent, pas mal copié et décliné jusqu’à en devenir presque un standard, selon Benoît Drouillat, fondateur de l’association Designers interactifs (lire encadré) et directeur UX et digital chez Word Appeal. Les choix de conception d’une interface doivent générer une expérience utilisateur satisfaisante.»
Cette démarche fait référence à une activité de design qui a émergé à la fin des années 1990 et se concentre sur les attentes et le plaisir de l’interaction ressenti par les utilisateurs. «Il faut la distinguer de l’UI ou interface utilisateur, démarche complémentaire, précise Benoît Drouillat. Le design d’interface est l’étape ultérieure, qui donne vie à l’UX, de par la conception graphique, la mise en œuvre d’un univers et le comportement de l’interface… Autant d’atouts pour complaire au client.»
Au-delà des écrans traditionnels
Désormais, «l’UX et l’UI sont des activités qui ne se limitent plus au web», poursuit Benoît Drouillat. Cette technologie s’exporte sur votre tablette, votre mobile. «On la retrouve aussi sur des objets connectés, dans des installations interactives, dans les “wearables”, des vêtements qui vont embarquer de l’informatique», poursuit-il. Des alternatives face aux écrans web traditionnels.
La clé pour rendre un site attractif, c’est bien évidemment de comprendre son utilisateur, sinon «les entreprises risquent de rater leur cible, rappelle Benoît Drouillat. Il faut toujours aller à la rencontre des gens sous forme d’interview, d’entretien, d’observation directe de l’utilisateur dans son contexte habituel, faire des tests en les mettant en confrontation directe avec le prototype.»
Défiler à l'infini
Plusieurs tendances se démarquent: privilégier le défilement du contenu au clic, c’est le scroll infini ou «infinity scrolling». À l’initiative de Google, le «material design» est un concept pensé pour une meilleure utilisation des applications Android. Il garantit à l’internaute une interface totalement intuitive et épurée, un design homogène afin d’unifier tous les services de Google. Reste aussi d’actualité le «responsive design», une adaptation des sites internet sur tout type d’écran pour une meilleure navigation. En revanche, une tendance design semble disparaitre: le slideshow. Avec des images souvent lourdes, elles ralentissent de fait le chargement de la page. Quant à la réalité virtuelle, cela reste une niche, elle fait beaucoup de buzz pour un équipement pour le moment trop coûteux, «un frein très important pour l’utiliser mais des contenus de qualité sont désormais disponibles, ce qui va encourager son adoption», analyse le directeur de Word Appeal.
Les Designers interactifs
L’association Designers interactifs créée en 2006 par Benoît Drouillat est un organisme sans but lucratif. Elle compte 1 200 membres dont des entreprises (Microsoft, Adobe, Orange…), des professionnels, des freelances et des écoles. Ensemble, ils souhaitent améliorer la visibilité de la profession de designer et faire comprendre les apports du design à l’économie française.