Transports
Une centaine de chauffeurs VTC se sont rassemblés jeudi 12 avril à l'appel de l'Unsa VTC devant les locaux de Chauffeur privé, où ils ont accroché des mannequins pendus par une cravate rouge pour exprimer leur colère envers leurs plateformes partenaires.

«Je veux vivre dignement», «Je ne suis pas un esclave mais un entrepreneur», «30 minutes [de travail] pour 6 euros, ça vous dit ?»... Les poupées géantes affichaient des messages exprimant le ras-le-bol des chauffeurs VTC, rassemblés ce jeudi dans le calme autour d'un barbecue, devant les locaux de Chauffeur privé à Issy les Moulineaux (Hauts-de-Seine).

Ils reprochent aux plateformes numériques, l'américain Uber en tête, leurs pratiques tarifaires au rabais et arbitraires. Elles les obligent notamment à leur reverser une importante commission mais fixent les tarifs des courses à des taux horaires très bas alors qu'ils ont théoriquement un statut d'indépendant.

«On est des patrons ou des salariés?»

«60 euros bruts gagnés hier pour une course de deux heures avec une commission de 22%!» , s'est insurgé l'un d'entre eux. «Je suis perdant avec le crédit de la voiture, le gasoil, l'assurance, les abonnements téléphone... plus de 1 000 euros de frais par mois» et «tout ça pour des miettes» , témoignait un de ses collègues de Seine-Saint-Denis qui s'est lancé il y a huit mois.

«Ca fait deux ans qu'on pose une question: on est des patrons ou des salariés? Si on est des patrons, c'est nous qui gérons le tarif, les forfaits, le matériel, les sanctions. Si c'est une plateforme qui décide de tout pour nous, nous sommes ses salariés» avec la protection sociale et les avantages que cela suppose, a résumé Sayah Baaroun de l'Unsa.

«95 dossiers»

Ce sera à la justice de trancher, a prévenu Sayah Baaroun. Selon lui, une dizaine de dossiers de chauffeurs VTC attaquant les plateformes seront déposés dès vendredi aux prud'hommes pour tenter d'obtenir la requalification de leurs contrats de partenariat en contrats de travail.

Au total, «95 dossiers» ont déjà été recensés, visant «principalement Uber, Le Cab et Chauffeur privé». Ils seront déposés aux prud'hommes par «salve de dix», a-t-il ajouté.

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