Etude
Le cabinet EY vient de dévoiler les résultats de son baromètre sur l'attractivité internationale de la France en termes d'investissement. Et l'année est plutôt bonne pour la France. Stratégies vous délivre une première analyse.

Cocorico! La France attire les investisseurs du monde entier. C'est en tout cas la principale conclusion du dernier baromètre EY sur l’attractivité économique française vue de l’étranger. Un bilan loin d'être négatif. L’organisme de conseil a interrogé 203 dirigeants d’entreprises de neuf nationalités différentes. Des directeurs financiers (42%), des directeurs généraux (20%) et des directeurs marketing (13%) notamment. Et, selon le baromètre 2016, la France voit sa cote remonter auprès des investisseurs étrangers.

Concrètement, les investissements directs étrangers (IDE) ont progressé de 30% en 2016, à 779 projets sur l’année. En comparaison, le Royaume-Uni n’est qu’à 7% de croissance – avec un indubitable effet Brexit – et l’Allemagne à 12%. Ces différents projets ont au total créé près de 17 000 emplois, en hausse de 24% dans l'Hexagone.

Des investissements qui ont lieu en priorité sur les fonctions tertiaires et commerciales, où ils augmentent de 56% sur l’année, alors qu’ils étaient tout juste stables sur les quatre dernières années. Vient ensuite la logistique, qui augmente de 31%, et dont le nombre d’emplois progresse de 170%. Pour l'industrie, si l’année électorale a sans doute gelé quelques projets, on peut noter que les investissements étrangers y sont restés stables en France entre 2015 et 2016, alors qu'ils ont diminué de 13% au Royaume-Uni, de 11% en Russie, et de 9% en Allemagne. Il n’y a guère qu’en Pologne qu’ils ont progressé de 38%.

Et l’avenir ?

En revanche, l’image de l’avenir de la France reste à peu près stable dans l’esprit des dirigeants. Entre 2015 et 2016, lorsqu’on leur demande d’évaluer l’évolution de l’attractivité du pays dans les trois prochaines années, les optimistes sont légèrement plus nombreux, (27% contre 24% en 2015), les partisans de la stabilité ou de la détérioration eux, sont moins nombreux, au profit des indécis, qui passent de 4% à 12%. Peu lisibles, les prévisions économiques poussent à l'attentisme. Notons que le sondage date de mars 2017, et a donc été réalisé avant l’élection présidentielle.

Pour la plupart des dirigeants interrogés, le Brexit sera une opportunité. Si 14% des entreprises internationales implantées au Royaume-Uni envisageaient de relocaliser, le choix du pays se porterait à 76% sur l’Allemagne, et à 60% sur la France. Suivent l’Espagne, l’Italie et les Pays-Bas, malgré une politique fiscale plus avantageuse.

La French Tech, argument de poids

Quels arguments sont susceptibles d’attirer les investisseurs? L’efficacité de la politique de soutien aux start-up est reconnue par la plupart des sondés. 58% l’estiment efficace (hausse de 14 points) quand 32% la jugent inefficace (en baisse de 8 points). A ce titre, la France a concentré, en 2016, 20% des levées de fonds en Europe. En 2015, ce ratio n’était que de 13%. Reconnues à la fois en parole et dans les actes, donc.

Parmi les arguments d’attractivité française, l’innovation et la recherche arrivent largement en tête, pour 50% des interrogés. Suivent le rayonnement touristique (35%) et l’accessibilité internationale. La position de la France, au cœur de l’Europe, en fait donc une plateforme tournante de l’économie reconnue. Suivent ensuite dans un mouchoir de poche, l’accompagnement de l’entrepreneuriat, la capacité à mener des réformes politiques à égalité avec la qualité de vie, puis des spécificités sectorielles, et enfin, sa capacité à attirer des talents.

L’économie numérique en porte-drapeau

Parmi les secteurs qui devraient, selon les personnes interrogées, soutenir la croissance française, l’économie numérique figure en tête, suivie de l’énergie. Le secteur pharmaceutique et la biotechnologie arrivent juste derrière. La construction et le tourisme ferment la marche. 

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