Robotique
À l’instar de Pepper, le plus célèbre d'entre eux, les robots humanoïdes destinés à des usages marketing se multiplient. Et s'ils révolutionnaient la relation client?

Stars du salon Viva Technology, ils étaient plus d’une vingtaine, disséminés un peu partout à travers les stands, prêts à «discuter» avec les visiteurs curieux… et attendris. Maava, conçu par Event Bots, Robo Thespian, que l’on doit à Engineered Arts ou encore, le plus connu, Pepper, dernier-né de Soft Bank Robotics… Les robots humanoïdes sont la tendance du moment, au même titre que les casques de réalité virtuelle. Selon la Fédération internationale de la robotique, il y en aurait un peu plus de 12 millions dans le monde aujourd’hui.

Accueil, aide à la personne, lutte contre les pathologies, ces compagnons articulés se développent également de plus en plus pour des applications marketing. «Dans le cadre d’une stratégie omnicanale, les entreprises peuvent choisir Pepper pour faire le lien entre le monde virtuel et le monde physique», illustre Nicolas Boudot, directeur marketing et commercial chez Soft Bank EMEA. L’époque est à la conversation avec les machines, à l’instar des assistants vocaux tels Siri sur Apple ou Alexa d’Amazon… Mais également des chatbots qui pullulent au sein des messageries instantanées. «Sur un site internet, le consommateur est seul. Seul pour faire son choix, seul pour payer, seul pour rentrer son code de réduction… Le dessein des marques est de créer une conversation, de susciter une émotion», assure Laurent Bouteiller, regional sales director de Sitecore.

Empathique

La vraie valeur des robots humanoïdes tient à leur capacité à mettre en place une relation empathique. «Lors des expérimentations en magasin, on constate que le consommateur ne rechigne pas à donner son numéro de carte de fidélité au robot», note Nicolas Boudot. Et c’est parce qu’il s’adresse à une machine que l'utilisateur est à l’aise. «Nao, Pepper, Romeo.… sont des robots, sans aucune ambiguïté, ils ressemblent plus à des machines qu’à des humains. D'ailleurs, il faut veiller à ne pas aller trop loin dans la ressemblance humaine pour ne pas susciter de répugnance», rappelle-t-il. 

Bien entendu, l’attractivité actuelle du robot fait partie de ses atouts: il génère de l’attachement à la marque. Mais attention, «il ne sert pas qu’à serrer la main et prendre des selfies. Certes, Renault en a fait son égérie et l’a payé comme une star, mais nous avons exigé qu’il y ait des cas d’usages réels qui découlent de ce partenariat», assure Nicolas Boudot. Ainsi, 120 robots ont été déployés dans 120 concessions automobiles pour accueillir et guider les visiteurs, dans une véritable proposition de services.

Mature

Soft Bank, qui fabrique les machines, a développé un écosystème de 70 partenaires environ pour la partie applications. L’agence Lonsdale est à l’origine de l’interface d’informations et de jeu pour les concessions Renault. «Actuellement, nous testons les meilleurs cas d’usage des robots pour différentes marques. Si ces actions ont aujourd’hui un caractère événementiel, l’intérêt suscité auprès du public permet d’envisager un fort développement dans les prochaines années, entrevoit Richard Malterre, digital business director de Lonsdale. Pepper est aujourd'hui disponible à la vente à un coût acceptable pour une entreprise et il est sorti de sa phase de R&D, il est mature. Cet aspect est important car bon nombre d'objets techno sont encore loin de pouvoir être présentés au public sans inquiétude en termes de stabilité et de performance.»

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