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L’association de défense de l’environnement a lancé une opération de collecte originale pour la construction de son navire Rainbow Warrior III. Sur un site participatif en 3D, les internautes sont invités à acheter les pièces du futur bateau.

C'est un navire amiral dont les couleurs, logo arc-en-ciel sur coque verte, portent l'ambition: celle de la défense de l'environnement. Le Rainbow Warrior, troisième du nom (le premier avait été coulé par les services secrets français en 1985), devrait être virtuellement dévoilé en version française par l'association Greenpeace à partir du jeudi 3 mars. Il est à découvrir en ligne (anewwarrior.greenpeace.org), au moyen d'un dispositif interactif en 3D et à 360° d'un réalisme criant. Une lampe-torche virtuelle permet de voir à travers les éléments du bateau, de la coque aux voiles, sous tous les angles, dans une atmosphère musicale qui favorise l'immersion.

Actuellement en cours de construction à Brême, en Allemagne, il s'agit du premier navire conçu spécialement pour des campagnes environnementales. Auparavant, Greenpeace utilisait des vaisseaux «d'occasion». Pour financer le Rainbow Warrior III (22 à 23 millions d'euros), l'association a donc lancé une opération de collecte de fonds originale, imaginée et conçue par son agence DDB Paris. Intitulée «A New Warrior», celle-ci combine un «magasin» en ligne au site interactif décritplus haut. «Le site se compose de trois parties: une découverte du bateau sous trois angles, des plans d'architectes vues du dessus et une boutique», expliquent Olivier Lefebvre et Benjamin Marchal, respectivement concepteur-rédacteur et directeur artistique chez DDB Paris.

Il s'agit en effet de vendre de manière symbolique aux internautes les quelque 400 000 pièces du futur navire (ils n'en seront pas propriétaires), d'une vis à un euro jusqu'à un appareil de dessalement à 7 000 euros. Le mécanisme participatif de l'opération repose sur cette matérialisation des dons, de manière à achever la construction du bateau représentée par un avancement en pourcentage.

«Une nouveauté dans le domaine de la quête»

«Une de nos difficultés est de rendre nos actions et nos quêtes très concrètes», explique Adélaïde Colin, directrice de la communication de Greenpeace France. La transparence sur les dons est illustrée par leur destination, au moyen de l'image des plans du bateau. «L'effet loupe signifie que Greenpeace ne cache rien et montre intégralement ce à quoi ressemblera in fine le bateau en contrepartie des dons», considère Xavier Mendiola, directeur général adjoint de DDB Paris et responsable du budget Greenpeace. Mais si les fonds versés iront intégralement à la construction, l'association ne garantit pas que l'argent d'un internaute soit utilisé spécifiquement pour acheter la pièce en question.

«C'est la première fois qu'une plate-forme numérique réunit pour une même levée de fonds tous les pays dans lesquels Greenpeace est présent, note Xavier Mendiola. Dans l'air du temps, l'opération va plus loin que les collectes traditionnelles par envoi de courriers à des sympathisants. Le site de commerce électronique représente une nouveauté dans le domaine de la quête.»

Dans une moindre mesure, cette idée du cofinancement avait déjà été employée par Greenpeace France en 2009, en guise de protestation contre la construction d'un terminal charbonnier à Cherbourg. «Nous avons proposé à nos militants d'acheter symboliquement des quantités de charbon que nous avons ensuite déversées devant l'entrée du ministère de l'Environnement, tenu à l'époque par Jean-Louis Borloo», raconte Adélaïde Colin.

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