événementiel
Pour la deuxième année, se tient en basse saison touristique une semaine festive organisée en faveur du rayonnement de la nuit parisienne, concurrencée par les autres capitales européennes.

«Paris: quand la nuit meurt en silence.» Tel était le slogan d'une pétition lancée en novembre 2009 et qui résumait le sentiment général devant les fermetures de lieux et les pressions croissantes exercées par les riverains et les pouvoirs publics. Deux ans après, les Nuits capitales, une semaine festive consacrée aux musiques actuelles en concert, en bar musical et en club, tiennent leur deuxième édition du 14 au 20 novembre (lire l'encadré).

«C'est une opération de communication et de valorisation de l'offre de la nuit parisienne, mais pas un festival», résume Matthieu Jaussaud, président de l'association Nuit vive, organisatrice de l'événement, et instigateur de la pétition de novembre 2009, avec Éric Labbé.

Né dans le prolongement des «états généraux des nuits de Paris», qui ont réuni professionnels et pouvoirs publics, l'événement est financé en partie par la ville de Paris. «Derrière cette opération, nous voulons montrer que Paris n'est pas qu'une ville-musée et que la nuit ne correspond pas à la caricature sulfureuse qui en est parfois donnée», explique Jean-Bernard Bros, adjoint au maire de Paris chargé du tourisme.

Car la capitale souffre de la concurrence de ses rivales, Berlin et Londres en tête, en matière d'attractivité nocturne. Parue en 2009, une étude de l'École de guerre économique (ÉGÉ) montrait que Paris se classait derrière Londres, Berlin, Barcelone et Amsterdam sur le plan du tourisme nocturne. La capitale française obtenait notamment des notes peu glorieuses sur les critères des codes, de la discrimination et de la «culture de sortie le soir».

Si Paris est la ville la plus visitée au monde (environ 30 millions de touristes par an), elle n'est peut-être pas la ville la plus prisée pour des séjours de courte durée festifs, autrement dit les «week-ends Easyjet» en Europe.

«Le tourisme urbain a augmenté de plus de 25% entre 2002 et 2007 dans les villes européennes et les courts séjours (moins de 4 nuits) sont de plus en plus représentés, écrivent les auteurs du rapport de l'ÉGÉ. La courte durée de ces séjours pousse les touristes à profiter au maximum du temps passé dans les villes, de jour et de nuit. L'offre événementielle de nuit crée un sentiment d'urgence et attire cette clientèle volatile.»

Réélu au mois de septembre, Klaus Wowereit, maire de la capitale allemande, mise d'ailleurs sur cette dimension festive, que résume sa fameuse formule: «Berlin est pauvre, mais sexy.» «En raison de leur statut de challenger, les autres villes européennes ont une communication plus agressive sur la nuit, souligne Jean-Bernard Bros. Pour sa promotion, Berlin ne pouvait pas s'appuyer sur une dynamique économique en raison de ses problèmes financiers, elle a donc communiqué sur son côté artistique.»

Les Nuits capitales ont ainsi pour double mission de redorer le blason international de la nuit parisienne (l'événement a communiqué en Allemagne, en Angleterre et en Belgique) et de permettre aux noctambules de découvrir des lieux qu'ils ne fréquentent pas d'habitude.

«À Paris, l'offre nocturne est aussi intéressante que dans les autres capitales européennes, mais moins accessible, estime Matthieu Jaussaud. Paris est plus affaire de réseaux que Berlin ou Londres.»

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