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L'année 2013 sera placée sous le signe du «zéro sucres» pour le marché de la boisson. Exit l'aspartame et le light, les boissons «low-calories» font peau neuve, s'affichant plus gourmandes et plus naturelles.

Schweppes dit définitivement adieu au «light». Début mars, la marque du groupe Orangina Schweppes, propriété du japonais Suntory, a lancé une nouvelle gamme de produits acaloriques: Schweppes Zéro. Dans la nouvelle recette, le sucralose (un édulcorant artificiel au pouvoir sucrant 500 fois plus élevé que le sucre) remplace l'aspartame, édulcorant au cœur d'une controverse qui enfle depuis quelques années: ce substitut du sucre, le plus utilisé par l'industrie agroalimentaire, serait, entre autres, cancérigène. Une polémique qui n'aurait toutefois aucune corrélation avec la volonté d'Orangina Schweppes de privilégier le sucralose, selon le groupe. Plus stable que l'aspartame, il permettrait de développer plus de variétés sans en altérer les goûts.

Le light, en revanche, a été complétement balayé. «Le mot “light” est maintenant dénué de tout sens, d'où le changement de terminologie l'année dernière», indique Stanislas de Parcevaux, directeur marketing d'Orangina Schweppes France. Le lancement de Schweppes Zéro suit celui en 2012 de Miss O, une gamme de cinq saveurs venue remplacer le classique Orangina Light, qui avait vu le jour en 1986. Jugé trop «négatif et synonyme de compromis», selon Stanislas de Parcevaux, le light et ses couleurs tristounettes laissent désormais place à «la gourmandise visuelle, aux couleurs chatoyantes et pastel qui donnent envie». Si l'aspartame n'est pas officiellement remis en cause par le groupe, les packagings en indiquent pourtant clairement l'absence avec la mention «0 sucres 0 aspartame».

Rupture

Du coté de Coca-Cola en revanche, cet édulcorant sous surveillance est encore très présent. «Les scientifiques ont réévalué le dossier et il n'y a pas de problème de sécurité, donc nous utilisons l'aspartame», indique Florence Paris, directrice de la communication de Coca-Cola France. Mais si Coca-Cola Light est une marque sur laquelle capitalise le groupe, entre autres via des partenariats développés avec les couturiers (dernier en date, Marc Jacobs), la gamme «Zéro» s'agrandit, notamment avec le lancement ce mois-ci de Coca-Cola Cherry Zéro. Une gamme qui répond à un besoin de clarté, selon Florence Paris, qui précise: «Pour le consommateur, light signifie avec moins de calories, alors que zéro veut dire sans calories.» 

Chez Pepsi, à l'inverse, Anne-Sophie Carrier, directrice marketing Soft Drinks, note que «le light commence à avoir une mauvaise image». Alors que la taxe sur les sodas a été instaurée en 2012, cette même année, 640 000 foyers se sont détournés du light, selon Kantar. D'où une «innovation de rupture» lancée en début d'année par Pepsi: Pepsi Next, un «low-calorie» qui vise à créer un nouveau segment «à mi-chemin entre le soda classique et le zéro sucre», selon Anne-Sophie Carrier. A base de stevia, un édulcorant naturel au pouvoir sucrant 300 fois supérieur à celui du sucre, Pepsi Next promet le goût d'un Pepsi classique et 30% de sucres en moins. Cette tendance au «low-calorie» gagne aussi Orangina, où l'on a réduit le sucre dans les boissons en 2012. Coca-Cola suit le mouvement avec Sprite, Nestea et Vitamin Water, qui ont lancé de nouvelles recettes à base de stevia.

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