Le gouvernement envisage d'étendre l'indication géographique protégée (IGP) aux produits manufacturés, signe européen d'origine et de qualité jusqu'ici réservé à l'agroalimentaire. Entretien avec Denis Gancel, PDG de l'agence W & Cie et auteur de «La France est une chance».

Pourquoi est-il important de soutenir l'indication géographique protégée (IGP) ?

Denis Gancel. Depuis peu, l'origine des produits représente un avantage compétitif. Mais la France dispose de plus de 200 labels, auxquels il faut ajouter les labels européens. L'IGP clarifie un domaine extrêmement flou qui est celui de l'appellation d'origine. Aussi, la marque France est la plus imitée dans le monde, le manque à gagner est d'ailleurs estimé à 300 milliards de dollars (234 milliards d'euros). L'IGP limite donc considérablement la contrefaçon. Quant au fait de l'étendre aux produits manufacturés, c'est important pour ne pas renvoyer une image trop protectionniste.

 

Que change l'IGP pour les consommateurs ?

D.G. Elle les rassure puisqu'ils sont actuellement dans une situation de vigilance. Les consommateurs ont besoin de points de repère et vont les trouver dans la notion de territoire. La traçabilité devient un véritable critère d'achat.

 

A l'échelle mondiale, quelle est la valeur de la marque France ?

D.G. Un sondage a été réalisé par W & Cie, Ernst & Young, Havas Design+, HEC Paris et Cap, en partenariat avec l'institut Harris Interactive, dans le but d'évaluer le capital immatériel de 26 pays parmi les plus importants du monde. La France occupe la première place du pays le plus créatif, tant culturellement qu'artistiquement. L'enjeu de l'IGP est aussi d'organiser la mutation de ce potentiel créatif en un potentiel d'innovation.

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.