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Le site de déstockage français a organisé une opération de lancement très médiatisée de son offre alimentaire «Miam miam», grâce à la présence de deux ministres.

«Vive la république, vive la France et vive Vente-privée!» Ce n'est pas Jacques-Antoine Granjon, cofondateur du site de déstockage, qui s'enthousiasme ainsi, mais Arnaud Montebourg. Le ministre du Redressement productif a conclu son discours de cette manière, à l'occasion du lancement de «Miam Miam» le 24 octobre dernier, une nouvelle offre alimentaire sur Vente-privée.com, pour laquelle était également présente Sylvia Pinel, ministre de l'Artisanat, du Commerce et du Tourisme. La présence de ces deux ministres, qui n'ont pas compté leur temps, dans les locaux de Vente-privée.com à La Plaine Saint-Denis est une preuve de l'importance considérable accordée au site de déstockage.

«Miam Miam» propose des ventes événementielles de produits alimentaires fabriqués par de petites et moyennes entreprises françaises. Le credo de l'offre est celle des circuits courts, «du producteur au consommateur». «Nous ferons la promotion des terroirs, se félicite Jacques-Antoine Granjon. Miam Miam change le modèle de Vente-privée, car il ne s'agit pas de déstockage de fin de série, mais d'accès au e-commerce pour les petits producteurs français.»

Interrogée par Stratégies, Christine Turcon, directrice de la division Miam Miam, précise le fonctionnement. «Nous proposerons une marque d'un petit producteur tous les deux jours au début, puis quotidiennement, dit-elle. Les ventes dureront de 3 à 5 jours et on trouvera de l'épicerie sucrée et salée, puis des produits frais qui seront livrés par Chronopost. Pour l'instant, nous avons prévu de vendre des soupes, des conserves de fruits et des plats cuisinés de qualité par exemple. Nous n'avons pas de concurrent à l'échelle nationale.»
Après une visite du bâtiment du service client qui a suscité l'émerveillement des ministres, la matinée s'est prolongée au siège, située à quelques centaines de mètres de là. Un vaste hall d'entrée truffé d'œuvres d'art contemporain amène à plusieurs plateaux, dont celui du service commercial. «L'ADN des marques doit être respectée à 200%», raconte la responsable aux deux ministres. Plus loin, on voit les lumières rouges des studios d'enregistrement et les murs blancs d'un studio photo. Assis sur un banc d'écolier, un mannequin femme à la superbe chevelure blonde prend la pose, aidé par un assistant qui reboutonne son chemisier.

 

Sortir les producteurs de l'anonymat

Le plus agréable des plateaux possède un très haut plafond. Dans celui-ci se trouve l'agence de communication «interne» de Vente-privée.com, composée d'environ cent personnes. Oubliés les magasins «physiques» de déstockage en périphérie des villes où des articles poussiéreux et mal rangés s'agglutinaient, le soldeur «2.0» met en scène de manière très soignée et professionnelle ses articles. Le but est de valoriser les marques et de «susciter du désir», selon Vente-privée. «Le site racontera l'histoire de ces petits producteurs, annonce Christine Turcon. Nous leur apporterons de la notoriété et de la visibilité avant qu'ils aillent vers d'autres circuits de distribution.»

On présente Daniel Mercier, un maître chocolatier de Baugy (Cher) qui a accepté de vendre ses biscuits sucrés sur Vente-privée.com, à Arnaud Montebourg. «Racontez-nous votre histoire», lui demande ce dernier de façon très avenante. Daniel Mercier confie à Stratégies qu'il a été séduit par la proposition de Vente-privée. «On respectait mon identité et on ne massacrait pas notre image, indique-t-il. Je vendrai les mêmes produits qu'en épicerie fine, mais à prix réduits, de l'ordre de 40%. Cela s'inscrit dans notre stratégie, il nous faut gagner en notoriété et faire rêver les consommateurs. On ne peut plus rester anonyme dans nos contrées.» Daniel Mercier n'a pas d'agence de communication, car «cela coûte trop cher».

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