Ouf ! En battant l'Ukraine 3 à 0 au Stade de France, mardi 19 novembre, et en arrachant ainsi leurs billets pour la Coupe du monde de football 2014 au Brésil, les joueurs de l'équipe de France de football ont ôté une grosse épine du pied de la Fédération française, des partenaires, des médias et des agences. Un exploit sportif. Un soulagement aussi pour les acteurs économique du foot français.
La première conséquence de cette bonne nouvelle est évidemment pour la FFF. Noël Le Graët, son président, et Florence Hardouin, sa directrice générale, vont être désormais plus sereins pour finaliser les renouvellements de contrats avec leurs partenaires. Ces derniers ont donné un accord de principe. Mais les aspects économiques n'ont pas encore été bouclés. Le Crédit agricole, le PMU et GDF Suez, les trois partenaires majeurs engagés jusqu'à juin 2014, dépensent actuellement 4 millions d'euros annuels.
Carrefour lance l'opération barbecue
Outre le montant du contrat, les partenaires vont dès aujourd'hui pouvoir aussi lancer leurs opérations d'activation. Chez Carrefour, partenaire officiel, la stratégie est bouclée depuis plusieurs semaines. Les opérations promotionnelles en magasins prennent plusieurs mois pour être organisées. Les Français ne vont pas échapper à la soirée barbecue... en promo.
Coca-Cola, fournisseur officiel, peut, lui, tabler sur des ventes en hausse en juillet et mettre en place les opérations et concours accompagnant cette période de l'année. Le Brésil et ses airs de samba ne seront pas loin. En revanche, la marque hésite à rééditer des cannettes aux effigies des joueurs. En 2012, pour l'Euro, Coca s'était retrouvé avec un important stock d'invendus... de Nicolas Anelka.
Quant à Nike, l'équipementier des Bleus, dont le contrat de 42,6 millions d'euros annuels court jusqu'en juin 2018, a déjà présenté le nouveau maillot de l'équipe de France. Il ne fallait pas rater les fêtes de fin d'année. La tunique bleue a des chances d'orner beaucoup de sapins de Noël.
Des tarifs pub plus chers sur TF1
Bonne nouvelle aussi pour TF1. Avec 13,516 millions de téléspectateurs en moyenne, et une part d'audience de 46,3%, la chaîne a signé mardi soir la deuxième meilleure audience de l'année (derrière Les Enfoirés et ses 13,604 millions). En toute fin de match, l'audience est même montée à 17,818 millions, avec une part d'audience de 54,6%.
La Une souffle un peu. Cette qualification des Bleus permettra de limiter la casse avec la Coupe du monde dont elle a acquis les droits exclusifs pour 130 millions d'euros. TF1 est en meilleure position pour revendre les droits ses matchs qu'elle ne diffusera pas. Sur les 64 composant la compétition, la chaîne gardera les 27 meilleurs, dont ceux de l'équipe de France, deux quarts de finale, les deux demi-finales et la finale.
TF1 Publicité retrouve le sourire aussi. La régie pourra proposer des tarifs plus élevés pour les matchs des Bleus. Pour l'Euro 2012, ils étaient 75 à 80% plus chers que pour une rencontre sans l'équipe de France. Mais, il ne faudra pas croire au miracle: au Brésil, rares sont ceux qui voient les Bleus dépasser, au mieux, les quarts de finale. Du coup, selon Natixis, le gain éventuel de recettes publicitaires nettes serait de 6 millions d'euros. Toujours bon à prendre en temps de crise.
Pour L'Equipe, la vie en rose avec les Bleus
A L'Equipe, la qualification des joueurs français est aussi vécue comme une excellente nouvelle. Le quotidien sportif, qui a perdu 11% de sa diffusion sur les 9 premiers mois de l'année, pourrait se refaire une petite santé grâce à la préparation des Bleus pour la Coupe du monde.
Au sein du groupe Amaury, propriétaire de L'Equipe, on doit être doublement satisfait. En effet, Amaury Sport Organisation, autre filiale du groupe, possède les droits de vente exclusifs des programmes d'hospitalité pour le Mondial 2014. La présence de la France au Brésil devrait, malgré l'éloignement et donc les coûts inhérents à un déplacement, susciter un minimum d'intérêt pour les entreprises désireuses d'organiser des opérations de relations publiques.
Agences et marchands de pizzas satisfaits
Soulagement aussi pour les agences conseils et les spécialistes du marketing sportif. Une non-qualification de la France aurait eu pour conséquence une baisse des opérations d'activation pour les sponsors et les marques, et donc un manque à gagner en activité.
Enfin, les derniers à se réjouir de cette qualification sur le fil des Bleus sont les brasseurs, les marchands de pizzas et les bars dont le chiffre d'affaires les soirs de matchs sera au plus haut.
De quoi donc faire danser la samba à beaucoup de monde. D'ailleurs, les maisons de disques devraient certainement nous offrir aussi leurs stocks de compilations de musiques brésiliennes.
