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D'un côté le comité olympique français et le ministère des sports, de l'autre un collectif issu de la société civile et du monde de l'entreprise: la préparation d'une candidature de Paris aux JO 2024 mobilise du monde...

Les lobbyistes de Paris 2024 ne prendront pas de vacances. Cet été, les responsables du projet de candidature de Paris pour les Jeux olympiques d'été 2024 seront sur tous les fronts sportifs. Ils étaient au Brésil pour la Coupe du monde de football. On les verra à Berlin aux championnats d'Europe de natation, à Zurich pour ceux d'athlétisme et même à Caen, pour les Jeux équestres mondiaux.

Car, même si le président du Comité national olympique et sportif français (CNOSF), Denis Masseglia, martèle qu'«avoir envie d'y aller est une chose mais [que] ce n'est pas une raison pour se précipiter», il n'empêche: la candidature de Paris est bel et bien sur les rails. Depuis la mi-juin, plus de 200 personnalités de tous horizons se réunissent pour définir les directions que pourrait prendre une candidature olympique de la France. Leurs conclusions seront rendues à l'automne. La décision de poursuivre, ou non, sera prise avant la fin de l'année. «Cette étude d'opportunité est la condition nécessaire pour une candidature», assure Denis Masseglia, appuyé dans sa démarche par la ministre des Sports, Najat Vallaud-Belkacem.

Trop lent! lancent d'autres professionnels du sport rejoints par des chefs d'entreprise de divers horizons. Ils sont une trentaine réunis au sein d'une association baptisée Avant-garde Paris 2024. Leur objectif est le même que celui du CNOSF et du ministère: obtenir l'organisation des Jeux en proposant aux membres du Comité international olympique un projet original auquel la population française a adhéré. «Nous désirons aussi une candidature utile, mais les bonnes questions ne sont pas posées, affirme Jean-François Vilotte, ancien président de l'Autorité des jeux en ligne. Il ne faut pas se demander si on doit être candidat, mais se dire comment on peut être candidat.»

Ces «grandes gueules», qui ont refusé d'intégrer les groupes de travail du CNOSF, énervent beaucoup Denis Masseglia. Mais Bernard Lapasset, président du Comité français du sport international (CFSI), l'autre homme fort du projet, a un avis plus mesuré. «La réflexion que nous menons est nécessaire, assure-t-il. Il est ridicule de dire que l'on fait une candidature alors que l'on ne sait pas avec qui. Il nous faut des arguments pour avoir l'adhésion des différentes parties. Maintenant, tous les gens qui peuvent faire bouger les choses s'inscrivent dans une bonne démarche.»

Le monde du sport craint surtout que des dissonances entravent le projet olympique. Depuis les deux derniers échecs aux JO de 2008 et 2012, le contexte économique et social a profondément évolué. Il faut désormais convaincre le grand public que l'organisation des Jeux est un investissement, et non une dépense. Mais les lobbyistes olympiques devront aussi travailler en interne. Et pas seulement la population: la maire de Paris, Anne Hidalgo, s'est ainsi déclarée plus favorable à une candidature pour l'Exposition universelle de 2025. «Ces deux projets n'ont rien à voir. Cette campagne, c'est comme si on préparait déjà un enterrement de première classe pour la candidature des JO», confie un responsable sportif.

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