Il devait présenter son projet de loi sur le pouvoir d'achat début septembre. Son départ du gouvernement en a décidé autrement. Parmi les mesures qui, selon Arnaud Montebourg, pourraient permettre aux Français de regagner jusqu'à 6 milliards d'euros de pouvoir d'achat, deux projets sont particulièrement sensibles.
Primo, la question de la libéralisation des professions réglementées, trente-sept métiers (huissiers, kinésithérapeutes, pharmaciens…) qui bénéficient pour le moment soit d'un monopole, soit de tarifs encadrés. Pour ouvrir le marché, les grandes surfaces pourraient ainsi se voir autoriser la vente de médicaments sans ordonnance ou non remboursables, pour le moment réservée aux pharmacies.
«Les lobbys freinent l'adoption de cette mesure, mais on voit que ça fonctionne très bien dans des pays comme l'Italie, déclare la FCD (Fédération des entreprises du commerce et de la distribution). Bien sûr, les distributeurs seraient soumis aux mêmes règles déontologiques que les officines, et le point d'encaissement serait bien distinct.» Une ouverture pour laquelle s'active depuis longtemps E.Leclerc, qui a déjà mis en place son propre réseau de pharmacies.
Autre point qui fait grincer des dents depuis quelques mois déjà: l'ouverture des magasins le dimanche, dont les recommandations pourraient s'appuyer sur les préconisations d'un rapport du gouvernement Ayrault commandé à l'ancien patron de La Poste Jean-Paul Bailly. Rendu en décembre 2013, il prévoyait l'extension des «jours du maire» (les dérogations pour l'ouverture le dimanche) de cinq à douze par an.
Le gouvernement souhaite également que certaines zones puissent être classées «zone touristique d'affluence exceptionnelle» afin de pouvoir ouvrir le dimanche. En outre, la flexibilité des horaires d'ouverture dominicale, un point important de la loi, devrait aussi être présentée en septembre par le successeur d'Arnaud Montebourg.