Marketing sportif
La Fédération française de tennis profite pleinement de cette finale et d’une compétition qui lui permet d’être présent en dehors du printemps et de Roland-Garros

C'est le rêve secret des dirigeants du tennis français: battre le record! Au stade Pierre-Mauroy de Villeneuve-d'Ascq, à côté de Lille, on va compter un à un les spectateurs de la finale de la Coupe Davis, qui débute ce vendredi 21 novembre. Le but est d'accueillir 27 200 personnes, c'est-à-dire plus que le record établi en 2004 à Séville pour la finale entre l'Espagne et les Etats-Unis. Mais l'enceinte sportive compte officiellement 27 000 places. Il va falloir donc se serrer un peu.


S'il tombe, ce record, symbolique, sera une nouvelle pierre à l'opération communication de la Fédération française de tennis (FFT). L'instance sportive souhaite pleinement profiter de l'engouement populaire qui entoure cette finale mondiale, opposant la France de Jo-Wilfried Tsonga aux Suisses de Roger Federer.


Un budget de 7,5 millions d'euros


Pour cela, la FFT a puisé dans ses réserves. Le budget de l'événement s'élève à 7,5 millions d'euros. C'est loin de celui de Roland-Garros, qui dépasse les 50 millions. Dans le Nord, l'essentiel des recettes vient de la billetterie, environ 70%. Quelques sponsors nationaux (Peugeot, Lacoste, Perrier) et partenaires de l'équipe de France (Powerade, Rexona), apportent aussi quelques ressources.


Les collectivités locales ont également mis la main au portefeuille. La communauté Lille Métropole aurait fait un chèque de 500 000 euros pour accueillir l'événement. Elle pourra déjà compter sur les 350 000 euros reversés pour le compte de la taxe sur les spectacles. Sans compter les retombées économiques. Aucune chambre d'hôtel n'est disponible dans la région depuis longtemps.


«Que la balle jaune reste visible»


«Nous voulions un grand succès populaire et une enceinte d'une grande capacité, explique Jérémy Botton, directeur général délégué de la FFT. Mais le tennis, ce n'est ni le football, ni le rugby. Il faut que les spectateurs puissent suivre la petite balle jaune.» Du coup, point de grand stade, même couvert, jugé démesuré pour la discipline.


Dans le Nord, pour organiser l'événement, la FFT a dû se conformer à un cahier des charges stricte de la fédération internationale (ITF). Celle-ci apporte d'ailleurs ses propres sponsors, et notamment le partenaire titre, BNP Paribas, engagé avec la Coupe Davis depuis 2002.

 

Lire : BNP Paribas déjà vainqueur de la Coupe Davis

 

Il a fallu aussi louer le stade Pierre-Mauroy, un coût estimé à 1,5 million d'euros, reconfigurer l'enceinte à une dimension plus modeste, installer le court en faisant venir 150 tonnes de terre battue, et aménager le site aux couleurs de l'événement.

 

Et puis, la Coupe Davis se révèle être aussi un événement particulier qui séduit les villes de province. La Roche-sur-Yon, en Vendée, a accueilli avec bonheur le premier tour fin janvier. La région serait prête à renouveler cette expérience qui lui permet en outre de proposer un événement sportif récurent en alternance avec le Vendée Globe, car la course à la voile ne se dispute que tous les quatre ans. Avec la Coupe Davis, la FFT tient aussi une compétition pouvant vivre toute l'année, en dehors de Roland-Garros.

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