Afrique
Comme l'an dernier, notre dossier spécial Afrique permet de mettre en lumière quelques entrepreneurs et start-up innovants susceptibles de s’implanter durablement sur le marché. Sélection.

Terre d’innovation avec ses 1,2 milliard d’habitants et ses possibilités de développement multiples, l’Afrique poursuit sa digitalisation. Selon Partech Ventures, ses start-up ont levé plus de 310 millions d’euros en 2016. Stratégies vous invite à découvrir cinq d’entre elles ayant le potentiel pour exploser sur le continent. 

 

Afrimalin

La plateforme e-commerce
Depuis un peu plus d’un an, Afrimalin a su s’imposer comme la principale plateforme e-commerce de l’Afrique francophone subsaharienne. L’entreprise met en relation des acheteurs et des vendeurs qu’ils soient particuliers ou professionnels. L’équipe de direction est 100 % africaine et composée de talents de la scène numérique du continent. Les fondateurs ont voulu répondre au taux de pénétration de la téléphonie mobile qui est passé de 15 millions en 2000 à 850 millions aujourd’hui. « Nous voulons qu’Afrimalin soit agile et capable de s’adapter aux mutations rapides et continues des marchés africains » souligne Mamadou Diane, cofondateur de l'entreprise. Pour le moment la recette fonctionne bien. « Nous sommes sur le bouclage d'une seconde levée de fonds de 2 millions d'euros pour supporter notre développement et densifier notre présence dans d'autres pays, notre ambition étant de couvrir les 21 pays de l'espace francophone africain. »

 

Cheetah Car

Le Blablacar algérien
Fondé en 2016 par Saidani Khier, Cheetah Car est un site de covoiturage qui permet aux utilisateurs d’entrer en contact afin de voyager à travers le Maghreb. La start-up veut devenir l’équivalent de Blablacar et son fondateur ne doute pas que le marché est porteur : « Je suis convaincu que ce moyen de transport, pour ne pas dire cette philosophie collaborative, va séduire de nombreux Algériens, sans parler des bienfaits du covoiturage sur l’environnement et de la réduction des bouchons. » L’entreprise mise sur un chiffre d’affaires de 10 millions de dollars dans trois ans et recherche actuellement 300 000 euros. L’application se concentre sur un besoin réel du secteur des transports qui est en friche, avec très peu de concurrence. Cheetah Car est accessible en anglais, en français, mais aussi en arabe pour toucher la clientèle la plus large possible.

 

ARED

Recharges à l’énergie solaire
Créé en 2012 au Rwanda, ARED (African Renewable Energy Distributor) propose un réseau de kiosques mobiles franchisés à partir desquels il est possible de recharger un appareil électronique, grâce à une alimentation fonctionnant à l’énergie solaire. Lorsque le fondateur, Henri Nyakarundi, retourne au pays après avoir effectué ses études aux États-Unis, il décide de créer une start-up capable de répondre à un enjeu fort : l’accès à l’électricité. Au Rwanda, seulement 18 % des habitants ont accès au courant alors que plus de 70 % de la population est équipée d’un téléphone. « Nous avons développé un business écoresponsable afin d’amener des services digitaux aux gens situés en ruralité ou dans des environnements semi urbains », déclare Henri Nyakarundi, qui ne compte pas s’arrêter là. « L’idée est de se développer dans les autres pays. Nous nous sommes implantés en mai dernier en Ouganda mais espérons atteindre le Nigéria, le Kenya ou encore l’Afrique du Sud afin d’ouvrir 100 000 kiosques solaires dans ces zones. »


Okhi

Obtenir une adresse physique
Fondée au Kenya en 2014, Okhi propose un système d’adresse physique qui permet aux habitants des pays émergents d’être connectés au reste du monde. La société fournit des adresses de nouvelle génération faites pour autoriser à ces habitants l’accès à des services de base. Beaucoup ne bénéficient pas d’adresse physique, ce qui est très handicapant pour appeler une ambulance, la police, prouver son identité ou encore pour trouver un emploi. Okhi a donc développé son système d’adresse qui repose sur la géolocalisation ainsi que sur une photo de la porte d’entrée ou du portail de la maison où la personne habite. C’est ainsi qu’elle sera répertoriée dans son système d’adresse. Pour le fondateur Timbo Drayson il est « indispensable de disposer d’une adresse géolocalisée mais aussi d’une photo afin de se repérer dans la réalité ». 750 000 dollars de financements ont été levés fin 2015 avec l’ambition de connecter la plupart des zones rurales du Kenya mais aussi d’étendre le procédé à tout le continent.

 

Facilyo

Un site internet en quelques clics
Facilyo est une plateforme permettant de créer un site web de qualité, avec un design distinctif, en moins de 48 heures. L’offre de la start-up algérienne comprend également l’hébergement et la gestion globale avec un abonnement annuel entre 25 et 50 euros. Selon une étude menée par Facilyo, seulement 5 à 7 % des entreprises de la région ont un site internet, ce qui a poussé le fondateur Benaouda Belkacem à prendre ce pari : « La plupart des sites ont des pages Facebook mais pas de sites, or une présence sur le web démultiplie la visibilité et augmente donc le potentiel de clients. » Le processus est très simple. Le client choisit un thème qui lui convient puis fournit à Facilyo les informations nécessaires à la création du site. En moins de deux jours, le site est disponible. Le suivi est assuré par des experts durant toute la durée de l’abonnement. Le bilan de Facilyo est encourageant car en plus de ses clients privés, l’entreprise a décroché un contrat avec l’État algérien pour livrer une quarantaine de sites web qui seront consacrés aux mosquées du pays. Un succès qui en appelle d’autres...

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