Consommation
Des poursuites ont été lancées en Australie contre les géants pharmaceutiques GlaxoSmithKline et Novartis, accusés mercredi 6 décembre de tromperie par le régulateur australien au sujet de leur médicament antidouleur Voltaren.

La Commission australienne de la concurrence et de la consommation (ACCC)  accuse les deux groupes de déclarations «fausses ou trompeuses» au sujet de la  distinction entre deux traitements, le Voltaren Osteo Gel et le Voltaren  Emulgel.    Elle soutient que l'Osteo Gel est présenté sur son emballage et sur internet comme étant spécifiquement prévu pour le traitement de l'arthrose, et  plus efficace que l'Emulgel, alors que les deux produits ont une formule identique à base du même principe actif, le diclofénac.    «Nous affirmons que les consommateurs ont pu être trompés en achetant  l'Osteo Gel en pensant qu'il était différent de l'Emulgel et plus efficace  dans le traitement de l'arthrose, alors que ce n'est pas le cas», a déclaré le  président de l'ACCC Rod Sims.    «En fait, le produit a une formule identique à l'Emulgel et les deux  produits sont aussi efficaces dans le traitement de l'arthrose mais aussi  d'autres douleurs.»    

L'ACCC a par ailleurs observé que l'Osteo Gel était souvent vendu plus cher que l'Emulgel en supermarché et en pharmacie.    «Nous affirmons que GSK et Novartis ont déployé une stratégie commerciale  délibérée pour distinguer deux produits d'une façon qui était de nature à  tromper les consommateurs», a ajouté M. Sims en justifiant la saisie de la  Cour fédérale.    

«Ces agissements présumés sont particulièrement préoccupants du fait des pénalités importantes qui ont été décidées par la Cour contre les fabricants  du Nurofen dans ce que nous considérons comme étant une affaire similaire»,  a-t-il poursuivi.    

 

Publicité mensongère

 

Le fabricant britannique de produits de santé grand public, Reckitt  Benckiser, a été condamné en décembre 2016 en Australie à une amende de 4,3  millions d'euros pour publicité mensongère sur certaines boîtes de son populaire antidouleur Nurofen.    En 2015, le gendarme australien de la concurrence (ACCC) avait saisi la  justice en dénonçant le fait que le Nurofen se vende sous différents  conditionnements selon le type de problèmes traité, alors que son principe  actif était toujours le même.    

En conséquence, la Cour fédérale australienne avait estimé que le géant  pharmaceutique s'était rendu coupable de tromperie en vendant le Nurofen sous  différents emballages contenant tous le même ingrédient, 342 milligrammes de  lysine d'ibuprofène.    

Elle avait condamné le groupe à 1,7 million de dollars australiens d'amende  mais cette somme avait été jugée insuffisante par l'ACCC.    

La Cour fédérale avait porté la sanction à 6 millions de dollars  australiens (4,3 millions d'euros) afin «d'assurer que Reckitt Benckiser et  d'autres ‘malfaisants potentiels’ y réfléchissent à deux fois et décident de  ne pas agir contre l'intérêt du public».    GSK, qui a acquis en 2016 la gamme Voltaren auprès de Novartis, s'est dit  désolé du lancement de ces poursuites.    «Nous avons coopéré avec l'ACCC et tenté de façon proactive de comprendre  ses préoccupations», a dit GSK dans un communiqué, ajoutant: «cependant à ce  jour, elle n'a fourni aucune précision sur le fondement de ses préoccupations».

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