La spécificité d’Adikteev, plateforme technologique de gestion de campagnes publicitaires mobiles, c’est qu’elle s’appuie sur quatre briques technologiques complémentaires : la première est basée sur la data et la capacité à collecter. La deuxième est relative aux algorithmes qui vont traiter et apprendre grâce aux données. La troisième est une plateforme d’achats, connectée à des places de marché partout dans le monde. Celle-ci accède à plus d’un milliard d'utilisateurs et peut prédire s’il faut acheter un inventaire, et surtout, à quel prix. Le dernier bloc concerne l’expérience utilisateur : il permet de créer en direct les publicités les plus engageantes possible pour le mobinaute. C’est le côté créatif de l’offre, qui mise sur l'interactivité, l'immersion, etc.
Briques indissociables
« On ne vend pas séparément ces briques à nos clients car c’est la combinaison de ces quatre éléments qui génère de la performance. Aujourd’hui, sur le marché, on trouve soit des acteurs spécialisés dans le traitement de la data, soit sur la partie création. Rares sont ceux qui réussissent à manier tous les domaines », soutient Xavier Mariani, PDG et cofondateur d’Adikteev. Pour bâtir ce savoir-faire, Adikteev, fondée en novembre 2012, a pu compter sur ses acquisitions : le français MotionLead en 2015 puis le DSP allemand Trademob fin 2016. « Historiquement, notre coeur de métier était la donnée. Mais notre activité n’était pas centrée sur la publicité. C’était une application CRM qui permettait aux développeurs d’applications mobiles de fidéliser leurs audiences via des mécaniques de jeu », raconte le dirigeant.
Cap sur les États-Unis
Entreprise désormais bien implantée du secteur de l’ad tech française, la start-up vient d’effectuer une levée de 12 millions de dollars. « L’enjeu, cette année, est de développer notre implantation aux États-Unis, entrevoit Xavier Mariani, et on commence à regarder du côté de l’Asie du Sud Est, mais ce sera pour l’année prochaine. » Pour attaquer l’Amérique, Adikteev, qui compte plus de 100 employés basés en Allemagne, en France et aux États-Unis, recrutera notemment en R&D tout au long de l’année.
Grâce à ces fonds, la start-up a aussi l’intention de rapidement intégrer d’autres briques technologiques via des acquisitions. « Ce que nous cherchons, ce sont de petites équipes, qui ont développé un bon produit, sans forcément faire de gros revenus, mais qui pourrait avoir un niveau de synergie important avec notre offre existante », confie l’entrepreneur. La perle rare, donc.
