L’actu vue par...
Julie Ranty, managing director (codirectrice) de VivaTech.

Le positionnement de Viva Technology, dont la troisième édition devrait permettre à l'événement de franchir un nouveau palier.

La spécificité de VivaTech repose sur sa construction autour des collaborations entre les startups et les grands groupes comme BNP Paribas, La Poste ou Orange. C'est une logique d’open innovation en accéléré qui permet concrètement aux start-up de passer à la vitesse supérieure en termes de développement et aux groupes de renforcer leur transformation digitale et leur diversification. On peut citer l'exemple d'Heuritech, lauréat du LVMH Innovation Award 2017 et qui travaille désormais pour trois maisons au sein du groupe de luxe. Mais l'événement s'est aussi construit sur deux piliers, le BtoB et le BtoC, en témoignent le programme et le visitorat équilibré des deux premières éditions. VivaTech entend poursuivre son développement, en termes d'identité et d'attractivité, sans se départir de ce mix BtoB/BtoC. Il faut permettre au grand public et aux jeunes générations d'aller à la rencontre de ces innovations. L'objectif est clair : faire mieux que les 68 000 visiteurs enregistrés l'an passé.


«Tech for Good» et la réception par Emmanuel Macron d'une cinquantaine d'intellectuels, d'investisseurs et de dirigeants, dont Mark Zuckerberg. 

C’est un signe du regain de l’attractivité de la France à l’étranger. L'écosystème hexagonal des start-up est en plein boom, à l'image du record établi l'an passé, où le total des levées de fonds a dépassé la barre des 3 milliards d'euros. L'élection d'Emmanuel Macron n'est pas étrangère à cet intérêt croissant, dont le Président constitue un catalyseur par ses prises de position et son engagement autour de la French Tech. Pour en revenir à «Tech for Good», c'est un sujet clé et brûlant, qui renvoie à une thématique plus large. La tech n'est pas une fin en soi, elle doit aussi servir des intérêts communs et se développer de manière inclusive.


L’entrée en vigueur du RGPD (règlement général de protection des données) le 25 mai.

Cette réglementation vient répondre à une attente de plus en plus forte de la part des consommateurs et représente une formidable opportunité pour l'Europe. Même si cela s'accompagne d'incertitudes dans l'immédiat, c'est la possibilité à moyen terme de définir un standard international autour de la protection des données personnelles. Avec des pénalités pouvant aller jusqu'à 4% du chiffre d'affaires annuel de la société, les sanctions font suffisamment peur pour être efficaces. Dans ce cadre, les grands groupes se sont notamment largement dotés de DPO (data protection officers). Et si les start-up et les PME ne disposent pas des mêmes ressources, cela se fera progressivement.

 

Le risque de voir le RGPD asseoir encore un peu plus les positions du duopole Google-Facebook. 

Je ne crois pas que le RGPD profite plus à Facebook et Google qu'à leurs concurrents actuels ou futurs. Certes, il y a des conséquences en raison du coût pour se mettre aux normes. Mais il ne faut jamais oublier un élément : il existe aujourd'hui une volonté claire chez les utilisateurs de (re)prendre la main sur leurs données. Je suis d'ailleurs convaincue que l'usage qui en est fait va rapidement devenir un critère majeur de choix entre différentes marques. Et constituer par là-même un levier business plus vertueux.

 
Facebook qui révèle dans le détail les chiffres de sa modération au premier trimestre. 

Même si l'affaire Cambridge Analytica se fait sentir avec ce qui s'apparente à une opération reconquête, c'est une très bonne démarche. La population s'informe de plus en plus via les réseaux sociaux et donc Facebook. Il y a une vraie responsabilité en termes de modération et celle-ci doit devenir gage de réassurance. Cela illustre aussi le besoin plus global de comprendre les algorithmes qui régissent désormais notre quotidien.


La tech - source majeure d’innovation et de progrès - qui reste dépendante des matières premières, à commencer par l'énergie.

Disons que les acteurs de la tech préfèrent voir le sujet sous un autre angle. Comment faire de la technologie un vecteur de changement et d'amélioration? Comment l'innovation peut-elle apporter de nouvelles solutions pour réduire la consommation? La blockchain de l'énergie, sur laquelle planchent des acteurs comme Engie, est un bon exemple de la sensibilisation qui règne autour de ces questions. 

 

Des acteurs de la tech à suivre de près ces prochains mois.

Les acteurs chinois, à d'image de Tencent ou Alibaba qui seront présents à VivaTech cette année, devraient occuper le haut de l'affiche en s'internationalisant de plus en plus. On en parle moins que les Gafa mais ils possèdent un rayonnement et un potentiel de développement qui n'a pas grand chose à leur envier. 

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