Étude
Dans un sondage réalisé par la plateforme Babbler, il ressort des méthodes de travail opposées entre journalistes et chargés de relations presse, notamment dans l'utilisation des e-mails.

La cohabitation serait complexe. Comme le résume la plateforme Babbler dans son étude sur les relations entre médias et marques, il n'est pas rare que des divergences apparaissent. L'origine de ces frictions provient parfois seulement de méthodes de travail différentes. Babbler, plateforme en ligne de relations presse, vient de mener une enquête sur les divergences entre journalistes et attachés de presse. Pour réaliser ce travail, 120 journalistes et 210 responsables de presse ont été interrogés pour comparer leurs pratiques et aspirations respectives.

Leader de la disruption!

Selon les données collectées, l'e-mail est le sujet qui provoque le plus de crispation au sein des rédactions: 28% des journalistes déplorent les e-mails génériques, manquant de personnalisation. Sur ce point, 40% des communicants interrogés admettent recourir aux envois groupés de mails. Outre l'envoi de ces messages souvent considérés comme intempestifs, la qualité de leur contenu est également remise en cause. Deux chiffres confirment cette situation: 29% des journalistes sondés se déclarent insupportés par les e-mails sans contenus (absence de communiqués de presse, d'images, ou de vidéos...). 

La tension serait parfois telle que 27% des journalistes se disent prêts à recourir au règlement général sur la protection des données (RGPD) s'ils sont trop sollicités. On entre alors dans une démarche forte où l'absence de collaboration devient totale.

Troisième travers qui «insupporte» les journalistes (21% des sondés), selon Babbler: l'utilisation de «poncifs» dans les mails tels que «disruptif», «révolutionner» ou même «leader».

«Associés-rivaux»

Deux autres points d'attention soulevés relèvent de l'ordre du relationnel. Tout d'abord, 82% des médias aimeraient se voir proposer plus d’exclusivités et 60% des journalistes apprécient que les RP puissent organiser une rencontre si leur actualité est pertinente. Ces deux chiffres démontrent une volonté de collaboration étroite.

La frontière entre collaboration et défiance est dans la teneur des messages transmis, tant au niveau de la quantité que de la qualité d'information. Comme le résumait déjà en 2011 Jean-Baptiste Legavre, professeur des universités en sciences de l’information et de la communication à l’Institut français de presse, les relations presse se situent quelque part «entre conflit et coopération», où journalistes et communicants seraient des «associés-rivaux».

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.