Une conversation SMS entre deux amis. L’un propose d’aller au cinéma. En bas de son écran de smartphone, l'autre voit alors s’afficher la bande-annonce du film évoqué, ou un itinéraire vers un cinéma proche. De la science-fiction ? Pas pour Biggerpan.
Cette start-up franco-américaine, basée à San Francisco mais disposant également d’une filiale (SARL) en France et d’un siège à Paris, a mis au point une technologie qui permet cela. Elle a développé une solution d’intelligence prédictive pour le téléphone. Cette solution comprend ce que l’utilisateur est en train de lire ou d’écrire, et peut lui proposer des informations ou des services en lien avec ses besoins immédiats. Autre application possible : renvoyer vers un site marchand lorsque l’utilisateur visualise un produit sur un site média. Trop intrusif ? Peut-être, mais surtout, « les gens vont gagner du temps », répond Audrey Poindessault, cofondatrice de la société avec Eric Poindessault. Elle assure, par ailleurs, que la confidentialité des données personnelles est garantie.
Un modèle tourné vers les fabricants de téléphone
L’histoire a commencé en 2012. La solution a été conçue au départ comme une extension pour le navigateur Firefox. Mais des retours obtenus sur des salons professionnels ont ouvert d’autres possibilités et ont conduit les fondateurs à faire évoluer la solution. « On nous l'a demandé sur mobile », raconte, notamment, Audrey Poindessault. Ainsi, l'offre s'est transformée.
Le business model de Biggerpan est tourné vers les industriels du secteur. « Nous licencions la technologie aux fabricants de téléphone, si une transaction a lieu chez un partenaire, comme Amazon, nous lui reversons une part de la commission », explique la dirigeante, qui compte aussi Rakuten ou Uber parmi ses partenaires. L’entreprise vise à ce que la solution soit intégrée aux systèmes d’exploitation.
Les discussions avec les fabricants de téléphone sont ainsi en cours. « Nous sommes également sollicités aujourd’hui par les fabricants de voiture », déclare la cofondatrice. La société compte huit personnes en France, une région favorable aux solutions d’intelligence artificielle, mais où la technologie n’est pas annoncée pour tout de suite...
