Dossier E-sport
Rajeunissement de leur cible pour les uns, reconquête de leurs publics pour les autres : annonceurs et médias se ruent sur le sport électronique, pour le plus grand bonheur des agences.

Un trentenaire qui privilégie les compétitions d’arène de bataille, plébiscite Fifa 18, League of Legends et Call of Duty, et aux activités physiques et culturelles plus fréquentes que la moyenne. Voilà le portrait-robot de l’e-sportif dressé par France Esports, l’association des acteurs du sport électronique dans l’Hexagone. Réalisé par Médiamétrie auprès de 4 000 internautes, ce sondage évalue à 5 millions le nombre de consommateurs d’e-sport et à 2 millions celui des pratiquants. « L’image du gamer un peu geek, voire carrément nerd, avec les cheveux gras et des boutons, ne reflète pas la réalité », remarque Fanny Camus-Tournier, directrice du planning stratégique d’Herezie, qui avait sondé le secteur lors d’un brief de Coca-Cola. « Les pratiquants ne sont pas des animaux étranges au fond de leur cage, ils sont normaux », abonde Stéphan Euthine, président de France Esports et dirigeant de LDLC Event.

Un changement de mentalités

Pas moins de 300 000 visiteurs sont ainsi attendus à la Paris Games Week (PGW), le salon des jeux vidéo, qui ouvre le 26 octobre porte de Versailles. « En 2010, l’e-sport occupait un stand de 220 m2. Cette année, il dispose d’un hall entier de 24 000 m2 », détaille Emmanuel Martin, délégué général du Syndicat des éditeurs de logiciels de loisirs (SELL). Les mentalités évoluent aussi. « Quand j’ai monté mon agence en 2009, je ne mettais pas trop en avant ce qu’on faisait. Aujourd’hui, on assume complètement d’être branché jeux vidéo et des clients comme BMW viennent justement nous voir parce qu’on travaille pour PlayStation », note Bruno Luriot, CEO de Biborg.

L’engouement de marques aussi diverses que Lion ou Randstad et l’intérêt des médias s’expliquent aisément. « Quand on met ensemble l’explosion de l’e-sport, le besoin de rajeunir notre cible et la communauté de valeurs entre l’e-sport et les sports mécaniques, la décision d’investir vient naturellement », note Andreea Culcea, directrice marketing motorsport chez Renault. La normalisation de l’e-sport est en marche.

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