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L'Etat a dévoilé hier les seize gagnants de l'appel d'offres pour transformer et dématérialiser les services publics. Entre chatbot et intelligence artificielle au service du bien commun.

Un «code du Travail numérique», un «chatbot» pour communiquer avec le ministère de l'Intérieur ou encore une plateforme de formation à distance pour les agents publics: le gouvernement a annoncé lundi les 16 lauréats du second appel à projet pour la transformation numérique des services de l'Etat.

Les vainqueurs de cet appel à projet, destiné à améliorer les services des administrations publiques en France, ont été dévoilés lors du «GovTech Summit». Ce sommet international a réuni lundi à Paris des responsables politiques comme le Premier ministre canadien Justin Trudeau, des investisseurs et des start-up engagés pour la transformation numérique des Etats et des démocraties. Parmi les 16 projets retenus sur la soixantaine de dossiers déposés, l'Etat, représenté par les ministres Gérald Darmanin et Mounir Mahjoubi, a choisi d'investir dans la dématérialisation de plusieurs services.

 

Le projet «Hipe», porté par le ministère de l'Intérieur et l'Office français de l'immigration et de l'intégration (OFII), entend simplifier le parcours administratif des étrangers pour leurs demandes (asile, séjour, citoyenneté) via la mise en place d'une plateforme numérique unique.

 

Le ministère de l'Intérieur prévoit également la mise en place d'un «chatbot» (logiciel conversationnel) d'aide personnalisée pour les demandes de permis de conduire, passeports ou cartes d'identité. Un «code du Travail numérique», «auto-apprenant grâce à l'intelligence artificielle», doit permettre dès janvier 2020 une meilleure connaissance de ses droits pour le travailleur.

 

Côté formation, le projet «Mentor» du ministère de l'Action et des comptes publics compte créer une plateforme interministérielle de formation en ligne à laquelle pourront accéder 900.000 fonctionnaires.

Performance budgétaire

D'autres projets innovants portent sur l'accès et le maintien dans le logement des personnes vulnérables, la prévention des impayés locatifs, ou un « système d'information national des fourrières en automobiles ». Radio France va pour sa part recevoir une aide au remplacement de ses infrastructures techniques pour la mise en place d'un système unique de communication pour l'audio, la vidéo et les données.

Tous les projets retenus répondent à une «exigence de performance budgétaire» et doivent avoir un «impact pour les citoyens», a souligné le secrétaire d'Etat au Numérique, Mounir Mahjoubi. En tenant compte de 17 projets retenus en juin, «en 2018, nous aurons investi 195 millions d'euros dans 33 projets, pour un montant total de près d'un demi-milliard d'euros», a indiqué le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin.

L’AFP déçue

L'Agence France-Presse avait déposé un dossier pour financer son «plan de transformation», chiffré à 21 millions d'euros d'ici 2023, dont 13 millions de mesures d'accompagnement d'un plan de suppression de 125 postes et 8 millions d'investissements. Le PDG de l'AFP Fabrice Fries a expliqué aux organisations syndicales que l'agence, qui demandait une aide de 17 millions d'euros au fonds de transformation, n'y était finalement pas éligible. Il s'est toutefois montré optimiste sur le fait qu'une réponse serait apportée «avant la fin de l'année» par l'Etat, sur une aide via des «mécanismes plus classiques», selon un communiqué de l'intersyndicale de l'agence. Qui déplore par ailleurs que «malgré l'échec de la démarche» «et les incertitudes sur les nouveaux +mécanismes+ pour obtenir des aides de l'Etat, Fabrice Fries refuse de retirer son plan de réduction des effectifs».

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