Réputation
Les soupçons de fraude fiscale et de malversations autour de l'ancien PDG de l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi Motors ont déjà affecté le score d’intention d’achat de la marque Nissan, selon YouGov BrandIndex.

Quelles conséquences commerciales après l’affaire Carlos Ghosn ? Le PDG de l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi Motors a été arrêté le lundi 19 novembre à Tokyo, accusé de fraude fiscale par l’administration japonaise, et de malversations par le constructeur automobile japonais. Si la phase juridique en est encore à l’instruction, le verdict est déjà tombé sur le front de la réputation de marque.

Une étude YouGov, publiée lundi 3 décembre, et réalisée avec l’outil BrandIndex, décrypte les conséquences de cette affaire pour les marques Renault et Nissan en France. La première d’entre elles est le recul de «l’indice Buzz». Celui-ci, calculé sur les deux dernières semaines, mesure l’évolution de l’image de marque – en France, plus de 800 marques sont évaluées de manière quotidienne via le panel BrandIndex d’environ 210 000 répondants. Résultat : depuis l’annonce de l’arrestation du PDG, les marques Renault et Nissan subissent une forte baisse de leur score de Buzz : -14,4 points pour Renault et -12,9 points pour Nissan.

 

Un impact sur les ventes futures ?

Concernant les intentions d’achat, Nissan serait plus affecté, avec une chute de 1,3 point, alors que celle de Renault semble stable. Suite à la révélation de l'affaire, l’autre principal touché a été le titre en bourse, avec une chute de plus de 8% pour Renault à Paris, atteignant son plus bas niveau depuis le début du mois de janvier 2015. À Wall Street, le titre Nissan perdait lui 7% à l’ouverture des transactions le jour de l'affaire.

Un volet diplomatique s’est également ouvert à propos de l’avenir de l’alliance. En marge du dernier G20, en Argentine, les chefs d'État français et japonais, Emmanuel Macron et Shinzo Abe, ont abordé le sujet, avec une volonté d’apaisement. Le président français a exprimé sa volonté de «préserver» l'alliance. «L’échange sur Renault a été succinct, avec simplement le rappel que la procédure judiciaire devait suivre son cours», a précisé un communiqué de l'Élysée.

De son côté, Shinzo Abe a souhaité «le maintien d'une relation stable» entre les entreprises des deux pays, qualifiant l'alliance automobile de «symbole de la coopération industrielle entre le Japon et la France», a déclaré à l'agence de presse Kyodo une source au sein des services du Premier ministre japonais. Diplomatiquement au moins, on veut sauver la face.

Méthodologie BrandIndex

Un outil de suivi en temps réel et continu des marques et de toutes les prises de parole qui leur sont dédiées. En France, plus de 800 marques sont évaluées de manière quotidienne via un panel d’environ 210 000 répondants.

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