Le billet
Le billet d'humeur de notre journaliste Marie-Caroline Royet.

Le directeur artistique aux mitaines d’argent possedait plus qu’un talent surdéveloppé, il avait une vision. Initiateur du prêt-à-porter chez Céline, c'est Karl Lagerfeld qui trouve l’idée des deux F renversés pour le logo de Fendi. Puis arrive la période Chanel. En 1982, la maison est en grande difficulté économique. Tel le messie, Karl Lagerfeld inverse la courbe. Aventurier à sa manière, il lance plusieurs marques dans le prêt-à-porter à son nom : Lagerfeld Collection, K par Karl, et la dernière en date, KARL. Étrangement, aucune n’a jamais vraiment décollé. Comme si son génie ne s’exprimait que par l’intermédiaire de maisons bâties par autrui. Timidité mal placée ou modestie feinte ? On ne le saura jamais. Avec la mort du «Kaiser», c’est la fin d’une épopée de grands noms de la mode qui s'écrit. Hormis Jean-Paul Gaultier, que reste-il des figures du luxe à la française tel qu’on le connaît ? Yves Saint-Laurent, Christian Dior, Louis Vuitton… Ces marques n’embauchent plus que des anonymes pour tenir leurs rênes. Comme si l’aura de DA aux trop gros egos - souvenez-vous, Galliano... - était un danger pour une griffe. C’est sans compter sur l’arrivée de jeunes ambitieux qui commencent à se faire un nom. Olivier Rousteing chez Balmain, Virgile Abloh pour Louis Vuitton homme... Les Lagerfeld de demain ?

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