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Huawei a acheté des pleines pages dans les plus grands quotidiens américains publiés jeudi 1er mars dont le Wall Street Journal, le New York Times et le Washington Post fin d'inviter les journalistes américains à visiter son siège de Shenzhen.

Le géant chinois des télécoms Huawei a lancé une rare invitation aux médias étrangers afin qu'ils visitent ses installations, une contre-attaque face à Washington qui dit soupçonner l'entreprise d'espionner pour le compte de Pékin.

Huawei a acheté des pleines pages dans les plus grands quotidiens américains publiés jeudi 1er mars dont le Wall Street Journal, le New York Times et le Washington Post fin d'inviter les journalistes américains à visiter son siège de Shenzhen (sud de la Chine) la semaine prochaine. L'AFP a également reçu vendredi une invitation similaire.

La question est : est-ce que des journalistes sauront, à l'occasion de ce press tour bien huilé, se muer en experts en cybersécurité capables d'auditer les équipements 5G si pointus de Huawei, et y déceler ce qui leur est reproché, à savoir la présence d'éventuelles portes dérobées ? 

Sous le titre «Ne croyez pas tout ce que vous entendez», le message de Huawei est signé par Catherine Chen, une membre du conseil d'administration de l'entreprise. «Je vous écris dans l'espoir que nous pourrons mieux nous comprendre», souligne-t-elle. «Ces dernières années, le gouvernement américain a suscité quelques malentendus à notre sujet.» «Au nom de Huawei, j'invite les médias américains à visiter nos sites et à rencontrer nos employés», écrit Catherine Chen, dont le message comprend une adresse courriel pour s'inscrire.

L'administration du président américain Donald Trump pousse depuis plusieurs mois ses alliés à ne pas utiliser d'équipements Huawei, numéro un mondial du secteur, pour le déploiement de leurs équipements 5G, arguant d'un risque pour leur sécurité nationale.

Portes ouvertes washing

Le géant des télécoms a dû monter sur le ring médiatique ces dernières semaines afin de se défendre, avec un franc-parler inhabituel pour une grande entreprise chinoise. Son fondateur Ren Zhengfei, 74 ans, qui s'exprimait jadis très peu dans les médias, a accepté plusieurs interviews depuis le début de l'année, démentant toute collaboration de Huawei avec les services de renseignement chinois.

Alors que l'affaire exacerbe les tensions diplomatiques entre Pékin et Washington, le ministère américain de la Justice a dévoilé fin janvier 13 chefs d'inculpation à l'encontre du geoupe et de sa directrice financière, Meng Wanzhou, arrêtée au Canada à la demande des enquêteurs américains.

L'un des présidents tournants de l'entreprise, Guo Ping, a fermement dénoncé cette semaine l'attitude de Washington lors du Mobile World Congress
(MWC) de Barcelone, la grand-messe des télécoms. «Les accusations américaines concernant la sécurité de nos équipements 5G ne reposent sur aucune preuve», a-t-il martelé. Les visites proposées par Huawei aux médias étrangers interviendront la même semaine que la première audience d'extradition pour Meng Wanzhou. Celle-ci doit avoir lieu mercredi à Vancouver.

 

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