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«Ma French Bank» sera lancée en juillet, à destination des 18-35 ans, dans un marché où la concurrence ne manque pas.

Carte Visa, crédit, cagnottes et financement participatif: la Banque Postale a dévoilé mardi 14 mai les contours de sa banque mobile, «Ma French Bank», qui sera lancée en juillet face à une concurrence déjà nourrie de néobanques et services en ligne. Evoquée dès février 2018, «Ma French Bank» sera testée prochainement auprès des collaborateurs du groupe La Poste avant d'être proposée au grand public à partir du 22 juillet, a indiqué la Banque Postale.

Frais réduits, procédures simplifiées et accessibles sur mobile: la formule reprend «les standards attendus des néobanques», a reconnu Alice Holzman, directrice générale de la nouvelle banque en ligne, lors d'une conférence de presse. Pour un tarif de deux euros par mois, le client de «Ma French Bank» disposera d'un compte sans découvert et d'une carte Visa avec des retraits sans frais, du paiement sans contact ApplePay et de service de virements par SMS, a-t-elle détaillé.

«Plus d'un million de clients d'ici cinq ans»

Mais, selon elle, «Ma French Bank» se différenciera face à ses rivaux en proposant une ligne de crédit renouvelable (les dossiers de demande étant étudiés par la Banque Postale), par la possibilité d'organiser des «cagnottes» avec ses proches, et l'accès à la plate-forme de financement participatif du groupe, KissKissBankBank, intégrée à l'application. «Le marché est loin d'être saturé, il reste de la place pour un nouvel acteur», a avancé Alice Holzman.

L'objectif avoué est de viser la population des 18-35 ans, extrêmement connectée et qui fait cruellement défaut à la Banque Postale. Pour les séduire, le groupe promet l'ouverture quasi-instantanée d'un compte «Ma French Bank» en ligne... ou au guichet d'un bureau de poste - ce sera possible dans 2 000 bureaux dès juillet. En revanche, la gestion du compte se fera ensuite entièrement en ligne ou via téléphone.

Reste la question épineuse de la rentabilité pour la Banque Postale, qui a déjà investi 100 millions d'euros dans le développement de sa banque mobile. «On vise plus d'un million de clients d'ici cinq ans pour Ma French Bank. Si on atteint cet objectif, on aura dépassé le point mort» du seuil de rentabilité, balaye Rémy Weber, président du directoire de la Banque Postale. Le défi reste cependant de taille, vu l'avance prise par ses concurrentes: Société Générale, avec Boursorama (1,8 million d'usagers), Crédit Mutuel Arkea avec Fortuneo, ou BNP Paribas, avec HelloBank. S'y ajoutent Orange Bank et des start-ups étrangères (N26, Revolut et Monese). Malgré un essor fulgurant en termes de comptes, très peu sont rentables pour l'heure, grevées par des tarifs extrêmement bas.

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