« On accuse souvent nos smartphones de manque et/ou de perte d’autonomie… Pourtant ce sont les applications installées sur le smartphone qui consomment et dégradent la capacité des batteries dans le temps », informe Greenspector en préambule de son étude réalisée pour Atos. La start-up nantaise, qui a passé au crible trente applications mobiles, constate que les apps d'appel (hors vidéo) et de messagerie consomment le moins d'énergie (mAh). À l'inverse, les apps des réseaux sociaux et l'utilisation des navigateurs web sont très gourmandes en électricité. «On vide deux fois plus vite son smartphone en surfant sur le web qu’en téléphonant ! », explique l'étude.
Bonnet d'âne pour TikTok
Dans le top 30 des apps mondiales, en termes de consommation d'énergie, Discord (app de messagerie pour gamers), Spotify, WhatsApp, Gmail, GoogleMap comptent parmi les bonnes élèves, tandis que Facebook, Google Chrome et Twitter figurent parmi les apps les moins écolo. Quant à TikTok, l'app sociale des millennials, elle est à la traîne. Cela provient de la manière dont l’application charge les vidéos : quand on déroule la timeline, toutes les vidéos sont chargées même si le mobinaute ne les visionne pas.
Gaz à effet de serre
Le coût environnemental des apps mobiles est considérable et ne fait que progresser, dit l'étude de Greenspector. Celle-ci projette les consommations de l'ensemble des applications mobiles au niveau mondial soit, annuellement, l'équivalent de trois centrales nucléaires (7 tWh). Selon le rapport du Shift Projet, cité dans l'étude, l’impact du numérique en termes de gaz à effet de serre représente aujourd'hui 3,7% de la totalité des émissions mondiales et pourrait représenter entre 7 et 8,5% en 2025.
Les bonnes pratiques
Pour Greenspector, la consommation d'énergie des apps nécessitent de connaître quelques tips. Concernant les réseaux sociaux, l'étude conseille de préférer les versions «light» des apps, comme «Messenger Lite» de Facebook qui consomme 24% de moins que Messenger, et de cocher les options pour cacher les contenus multimédias (comme les gifs ou les vidéos).
La start-up conseille également d'adapter ses usages aux outils et à la vitesse de connexion. Par exemple, elle conseille de ne pas écouter de la musique en lançant une vidéo sur Youtube mais via une app de streaming musical, ou encore, de changer la définition des vidéos visionnées (bien que cette option ne soit pas toujours offerte au mobinaute).
Enfin, la navigation web doit éviter «l'obésiciel». Pour Greenspector, il est nécessaire que les professionnels optimisent les images, réduisent les outils de tracking et limitent l’impact de la publicité. En clair, si tout le monde a sa part de responsabilité, il est temps pour les ingénieurs et les marketeurs de miser sur l'éco-conception.
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