Application
Julie Chapon, 31 ans, est la cofondatrice de Yuka, l'appli qui a transformé les habitudes de consommation des Français en permettant de scanner les étiquettes des produits alimentaires et cosmétiques pour décrypter leur composition. Une belle aventure entrepreneuriale.

C’est l'histoire d’une jeune femme un peu perdue à sa sortie de l’Edhec, à Lille, qui fit le choix par défaut, «pour ne pas dire par dépit», de s’orienter dans le conseil en intégrant le cabinet Wavestone. «L’idée était de travailler pour plusieurs entreprises et de trouver des sujets qui m'intéresseraient…»

En février 2016, «les planètes s'alignent enfin». Son meilleur ami, François Martin, et son frère Benoît, l’invitent à participer au food hackathon de la Gaîté Lyrique. «Voilà comment je me suis retrouvée, le temps d’un week-end, à imaginer et monter un projet de A à Z associant technologies et alimentaire», se souvient l’entrepreneuse. «Une révélation.»

Ce projet, c’est Yuka. Du moins, son embryon, baptisé provisoirement «La Carotte Connectée». Une solution d'analyse de l'impact des produits alimentaires sur la santé en scannant les étiquettes. «J’ai tout de suite adoré ça. Travailler jusque tard dans la nuit sur ce prototype était terriblement excitant… Je me suis aperçue que l’on pouvait aimer son travail.» Et puis, le trio qu’elle forme avec les deux frères est très complémentaire en termes de philosophie et d’état d’esprit. D’ailleurs, ils remportent le challenge. Un véritable booster qui va pousser les trois jeunes gens à lancer l'appli «pour de vrai». «Nous avons continué à construire notre projet en parallèle de nos activités respectives, mais sans l’idée d’en faire une entreprise, c’était encore un passe-temps.»

Mais bientôt, la passion les embrasse complètement, ils ne parlent plus que de Yuka… Et du reste, cela suscite beaucoup d’intérêt chez leurs interlocuteurs. Le trio participe alors au tremplin Ticket for Change, un accompagnement de six mois pour lancer une start-up à impact positif. Chacun décide alors de quitter son job. L’application voit le jour en janvier 2017. Et en un an, 1 million d’utilisateurs l'ont déjà adoptée. Dès juin 2018, Yuka scanne aussi les cosmétiques.

Au sein de cette jeune pousse en plein essor, Julie Chapon s'épanouit en tant que responsable de la com, de la relation client et de la création de contenus: «Au delà de l’expérience formidable d'entreprenariat, ce qui me plaît c’est le sens. Je mesure au quotidien l’impact de Yuka. J’y ai appris plus durant les six premiers mois que pendant cinq ans dans le conseil.» La trentenaire qui gère aujourd’hui une équipe de quatre collaborateurs confie ne pas être très à l’aise avec le management: «C’est peut-être pourquoi je fais énormément confiance, chacun est très indépendant, autonome… Je suis loin de vouloir tout maîtriser!»

Quel avenir pour l’appli? «Dans dix ans, mon espoir, même si j’y crois peu, c’est que Yuka ait tellement réussi son pari de renverser l’industrie agroalimentaire et cosmétique vers un système responsable, que finalement nous n’ayons plus besoin d’elle…»

Parcours

1987. Naissance.

2011. Diplôme EDHEC.

Janvier 2017. Lancement de Yuka.

Juin 2018. Lancement des cosmétiques sur Yuka.

Août 2018. premiers employés en CDI.

Février 2019. Démarrage de l'internationalisation.

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