Économie
La contrefaçon coûterait annuellement 60 milliards d’euros à l'économie de l'Union européenne, dont 7 milliards rien que pour la France.

La contrefaçon coûte chaque année 60 milliards d'euros à 11 secteurs clés de l'économie européenne, selon une nouvelle estimation de l'Office de l'Union européenne pour la propriété intellectuelle (EUIPO) rendue publique jeudi.L'enquête, publiée à l'occasion de la journée mondiale anti-contrefaçon, montre que les pertes directes annuelles dues au piratage et à la contrefaçon atteignent 7,4% des ventes dans les secteurs étudiés.

La contrefaçon pèse aussi sur l'emploi, puisque les fabricants légitimes produisent moins, compte tenu de la part de leurs ventes prise par les produits contrefaits, et donc emploient moins de travailleurs. L'étude chiffre à près de 468 000 les emplois perdus à l'échelle de l'Union européenne. En ce qui concerne la France, l'étude estime la perte à 6,2% des ventes des secteurs concernés, soit 7 milliards d'euros.

Les cosmétiques, cible montante

Le manque à gagner a reculé dans tous les secteurs sauf deux, dont le plus important en termes de volumes de ventes et d'emploi, à savoir les vêtements, chaussures et accessoires. L'autre secteur en augmentation concerne les cosmétiques et produits de soins personnels, note l'enquête de cette agence de l'UE.

De con côté, l'Unifab (Union des fabricants) qui réunit les entreprises engagées contre la contrefaçon met en garde contre le développement de la vente en ligne des produits de contrefaçon. «La contrefaçon multiplie ses offres d'e-commerce en s'infiltrant insidieusement dans tous les réseaux de distribution sur internet: plateformes, réseaux sociaux, marketplaces, sites de revente de produits d'occasion», dénonce l'Unifab dans un communiqué.

Moyens marketing offensifs

Pour l'association, les canaux de distribution sur internet «se doivent aujourd'hui d'être les premiers acteurs à s'investir, aux côtés des marques créatrices et innovatrices, pour protéger le consommateur». L'Unifab rappelle que, selon une étude Ifop de 2018, plus d'un tiers des consommateurs (37%) déclarent s'être fait duper en achetant un faux produit en ligne en pensant qu'il s'agissait d'un authentique. L'Unifab souligne toutefois que des technologies de pointe comme la blockchain ou les outils numériques de traçabilité et d'authentification «ont récemment permis de nouvelles méthodes au service de la lutte anti-contrefaçon sur internet».

«La distribution de faux produits augmente» car les contrefacteurs «utilisent des moyens marketing offensifs pour toujours mieux duper les consommateurs», note le président de l'Unifab Christian Peugeot, citant l'usage de vraies photos, l'annonce de prix similaires à ceux des produits authentiques ou l'utilisation de «sites miroirs». Rappelons que le montant annuel issu de la commercialisation de produits de contrefaçon est estimé à 460 milliards d’euros à l’échelle mondiale.

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