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L'Agence européenne pour la sécurité des aliments (Efsa) a publié une étude sur la sensibilisation des européens à la sécurité alimentaire. La France confirme son intérêt pour la nourriture, et notamment l’origine des produits.

Les Européens sont bien informés sur les éventuels dangers pour leur santé qui pourraient se glisser jusque dans leurs assiettes, mais le prix et l'origine des produits restent les premiers critères pour leurs achats, selon une étude publiée vendredi par l'Agence européenne pour la sécurité des aliments (Efsa).

Environ un Européen sur deux (55%) est «très sensibilisé» aux questions de sécurité alimentaire, selon les critères définis par l'Eurobaromètre de l'Efsa, c'est-à-dire qu'il a déjà entendu parler de certains risques pour la nourriture. Il s'agit de résidus de pesticides ou de polluants, additifs alimentaires nocifs, antibiotiques ou microplastiques qui s'infiltrent dans la viande ou le poisson... Ce type de sondage, publié à l'occasion de la première «journée mondiale de la sécurité alimentaire», n'avait pas été réalisé depuis presque 10 ans. Depuis, le débat public s'est de plus en plus ouvert sur fond de multiples scandales : fipronil dans les œufs, polémique sur les résidus de glyphosate, ou encore viande avariée importée de Pologne.

La France au top de l’intérêt pour la nourriture

Toutefois, la sécurité des aliments n'est toujours qu'un facteur parmi d'autres dans le choix des consommateurs, cité par 50% des personnes interrogées. Les autres sont l'origine des aliments (53%), le prix (51%) et le goût (49%), puis dans une moindre mesure le contenu nutritionnel (44%). L'éthique et les croyances religieuses entrent finalement peu en compte (19%). En France, les sondés se disent globalement plus «intéressés personnellement par le sujet de la sécurité alimentaire» que la moyenne des Européens (60% contre 41%) et parmi les plus concernés avec les Chypriotes, les Finlandais et les Luxembourgeois. Mais curieusement, le critère de la sécurité alimentaire (est-il risqué de consommer cet aliment) est un peu moins cité parmi les facteurs d'achat: 46% des Français s'y attachent, contre un Européen sur deux.

L’origine avant tout

Par contre, les Français sont plus sensibles à l'origine des aliments, facteur important d'achat pour 71% d'entre eux (contre 53% au niveau UE). L'Hexagone, où l'utilisation du glyphosate est devenue un enjeu politique, est plus informé de la question des résidus de pesticides dans la nourriture, sujet dont 82% des sondés ont entendu parler, contre 65% en moyenne en Europe. Cette question est leur principal sujet d'inquiétude en matière de sécurité alimentaire, citée par 57% des Français (contre 39% des Européens en moyenne).

«Il est rassurant de voir que les Européens ne sont pas trop préoccupés par la nourriture dans leur assiette. Je pense que ce n'est pas un hasard, mais plutôt grâce aux progrès de la science et de la technologie, qui ont contribué à améliorer les normes alimentaires et l'hygiène », a commenté le directeur exécutif de l'Efsa Bernhard Url, cité dans un communiqué. L'étude a été réalisée en porte à porte auprès de 27.655 personnes dans les 28 pays de l'UE entre le 9 et le 24 avril.

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