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L'ONG néerlandaise PAX a classé cinquante entreprises selon trois critères, suivant qu'elles permettent de créer des armes létales autonomes, de travailler sur des projets militaires liés à ces technologies et de s'y développer à l'avenir.

Les américains Amazon, Microsoft et Intel font partie des géants de la tech qui pourraient mener une gigantesque course aux armements dans le secteur de l'intelligence artificielle, selon un rapport d'une ONG sur les armes de destruction autonomes.

L'organisation néerlandaise PAX a sondé les principaux acteurs de ce secteur hautement stratégique et a classé 50 entreprises selon trois critères: 1/ Développent-elles des technologies permettant de créer des « robots tueurs » ? 2/ Travaillent-elles sur des projets militaires liés à ces technologies? 3/ Ont-elles promis de s'abstenir d'y contribuer dans le futur?

 

Troisième révolution de la guerre

L'usage de l'intelligence artificielle pour permettre à des systèmes d'armement de choisir automatiquement d'attaquer des cibles a provoqué d'importants débats éthiques au cours des dernières années. Pour certains critiques, on pourrait même assister à la troisième révolution de l'art de la guerre après les inventions de la poudre et de la bombe nucléaire.
« Pourquoi est-ce que les entreprises comme Microsoft et Amazon ne nient pas qu'elles sont actuellement en train de développer ces armes hautement controversées qui pourraient décider d'elles-mêmes de tuer, sans implication humaine ? », demande Frank Slijper, principal auteur du rapport publié lundi.

Vingt-deux entreprises représentent une « inquiétude moyenne » pour les auteurs du rapport, dont l'analyse se porte sur douze pays à travers le monde. Parmi elles, le japonais SoftBank, notamment connu pour son robot humanoïde Pepper.  

 

«Armes de destruction massive »

La catégorie « haute inquiétude » compte 21 entreprises, dont Amazon et Microsoft, qui essaient tous les deux de passer un contrat avec le Pentagone pour fournir à l'armée américaine l'infrastructure de son "cloud" (service de stockage de données en ligne). « Les armes autonomes deviendront inévitablement des armes de destruction massives », prédit à l'AFP Stuart Russell, professeur de sciences informatiques à l'université californienne de Berkeley.

Google et six autres entreprises sont dans la catégorie « bonne pratique ».  L'année dernière, Google a renoncé à courir pour le contrat du Pentagone sur le cloud, car il pourrait être en contradiction avec ses « principes » en matière d'intelligence artificielle.
Le géant californien avait expliqué ne pas vouloir s'impliquer dans des « technologies qui sont ou pourraient être nocives » et « des armes ou d'autres technologies dont le but principal ou la mise en oeuvre causeraient ou faciliteraient l'atteinte physique aux personnes ».

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