Le distributeur français Casino, sous pression pour réduire sa dette, a annoncé jeudi que la société d'investissement Vesa Equity, contrôlée par le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, détenait 4,63% de son capital. Le PDG du groupe, Jean-Charles Naouri, a par ailleurs indiqué dans un communiqué qu'il proposerait l'entrée au conseil d'administration de Casino d'un représentant de Vesa.
« Cette entrée au capital reflète notre conviction que Casino Guichard-Perrachon est le groupe de distribution le mieux positionné sur le marché français et l'un des leaders européens le mieux à même de répondre aux profondes transformations du secteur », a déclaré Daniel Kretinsky, indiquant adhérer « pleinement » à la stratégie à long terme du groupe. Casino est pressé de réduire sa dette par ses investisseurs, ses actionnaires et sa maison-mère Rallye placée en procédure de sauvegarde. Le groupe a déjà presque bouclé une première vague de cessions d'actifs jugés non-stratégiques pour 2,5 milliards d'euros et a identifié de nouveaux magasins pour 2 milliards d'euros d'ici le printemps 2021.
Daniel Kretinsky est déjà actif dans le secteur de la distribution puisque une autre de ses holdings, EP Global Commerce, détient 17,5% de participation au sein de Metro avec des options pour dépasser 30%. Son OPA pour prendre le contrôle du géant allemand en restructuration a néanmoins échoué début août.
Un milliardaire actif en France
Le milliardaire n'est pas inconnu en France puisqu'il a fait alliance l'an dernier avec Matthieu Pigasse, actionnaire du journal Le Monde. Le tandem franco-tchèque projette d'augmenter sa participation dans la société qui contrôle le capital du journal, une perspective qui inquiète les salariés du groupe de presse, qui ont lancé un ultimatum à leurs actionnaires pour qu'ils se prononcent au plus tard le 17 septembre sur texte soumettant à un « droit d'agrément » tout « changement de contrôle direct ou indirect ».
Daniel Kretinsky est actionnaire à 49% du Nouveau Monde, la société détenue par Matthieu Pigasse qui co-contrôle Le Monde, mais il détiendrait une option d'achat sur le reste des parts. Ensemble, les deux hommes sont entrés en négociations exclusives pour racheter les 20% du groupe Prisa dans le groupe Le Monde.
