Numérique
À l’occasion de la Nantes Digital Week, Francky Trichet, adjoint à la mairie en charge du numérique, revient sur la politique nantaise sur le sujet, et comment la ville veut développer sa notoriété européenne via le digital.

Le 12 septembre commence la Nantes Digital Week ; quel est le but de ces 10 jours ?

Francky Trichet. À Nantes, notre vision du numérique est particulière : il est au service de tous. L’innovation est portée vers le dialogue citoyen. Lors de la Nantes Digital Week, on ne parle pas que de start-up, mais on s’interroge sur la société en régime numérique. Le but est de tout mettre en débat, dans tous les quartiers, pour raconter un numérique humaniste. Donc nous aurons beaucoup d’ateliers autour du numérique et du handicap, sur la tech for good, les dangers du numérique... Au total, 110 événements sont prévus pour 80 000 personnes sur dix jours, dans tous les quartiers, sans exception.

Y-a-t-il une logique d’emploi derrière ?

Nous voulons montrer la diversité du numérique. Et donc, la diversité des métiers, qui ne sont pas réservés aux Bac +10. Nous avons une pénurie de main d’œuvre, et pas que pour les métiers qualifiés. Il est possible de faire des formations très courtes sur des métiers ciblés comme les poseurs de fibre. C’est un métier manuel très bien payé, qui nécessite une formation de trois mois. Et on en manque beaucoup ! Mais on a trop longtemps véhiculé l’image d’un numérique réservé aux diplômés.

Quelles actions concrètes menez-vous pour ce dialogue numérique citoyen ?

Nous avons mis en place la plateforme Nantes&Co, qui est notre plateforme de dialogue citoyen, sur laquelle nous trouvons des grands débats : réappropriation citoyenne de la Loire, vieillir demain, la transition énergétique. Nous faisons preuve de transparence sur les décisions et mettons en ligne tous les documents pour nourrir le dialogue. Mais le numérique ne remplace pas les rencontres, donc nous créons aussi des dialogues de proximité dans les maisons de quartiers etc. C’est ainsi que nous avons élaboré une Charte sur l’utilisation des données qui va plus loin que la loi dans de nombreux points.

Comment expliquez-vous cette culture numérique à Nantes ?

Nous avons beaucoup d’écoles (Mines, Centrale…), mais aussi un grand nombres d’anciennes ESN [ex SSII], comme Accenture, qui a son siège social à Nantes, Capgemini, ou Oui.SNCF, très implantée. Nous avons également une vraie « famille du numérique », avec un écosystème de start-up très resserré, où tout le monde se connaît. Cela est favorisé par l’existence de nombreux lieux facilitant la créativité numérique. Les gens se rencontrent, échangent. La ville est marquée par la culture de la créativité que ce soit en théâtre [avec Royal de Luxe, véritable phénomène nantais, NDLR] ou dans les arts plus généralement.

La ville est aussi candidate pour devenir la capitale européenne de l’innovation. Qu’est-ce que cela vous apportera ?

Oui. Avec Lyon, nous faisons partie des villes sélectionnées pour devenir capitale européenne de l’innovation en 2020. Le but est de replacer Nantes sur l’échiquier européen. Niveau dotation, il y a une enveloppe d’un million d’euros à la clé pour promouvoir l’innovation. Ce n’est pas énorme… Nous sommes davantage dans une recherche de notoriété, pour amener les gens à venir voir l’innovation à Nantes, et faire de la ville une grande ville européenne. 

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