Publicité digitale
Erik Marie-Bion, directeur de Microsoft Advertising, et Véronique Pican, directrice générale et commerciale de Yahoo, font le bilan de l'offre Yahoo Bing Network, qui réunit les challengers de Google.

Yahoo et Microsoft ont créé en mai 2012 le Yahoo Bing Network. Cette plateforme, qui réunit une centaine de partenaires, dont Orange mobile, Apple et Amazon, permet aux annonceurs de 35 pays de diffuser leurs campagnes de publicité sous forme de liens sponsorisés.

 

 

Comment expliquez-vous que le Yahoo Bing Network soit peu connu?

Véronique Pican (Yahoo). La plateforme est connue des annonceurs, mais votre question est révélatrice du fait que l’on parle trop peu du search. Même l’acteur dominant [Google] n’en parle pas. Le search représente pourtant 56% des investissements digitaux au premier semestre 2014 et 13% du plurimédia, c’est-à-dire plus que le média affichage.

Erik-Marie Bion (Microsoft). C’est peut-être que l’on pense que le search est très installé et peu innovant que l’on en parle peu, or il progresse en même temps que ses usages, et aujourd’hui 92% des internautes font au moins une recherche par jour sur un moteur de recherche.


Comment marche cette offre, plus de deux ans et demi après sa création?

E.-M.B. Nous comptons 547 millions d’utilisateurs de la fonction search de l’ensemble de nos sites partenaires dans le monde, dont 117 millions en Europe et 22 millions en France. Dans l’hexagone, cela représente 46% de couverture, selon le Médiamétrie Net Ratings d’octobre 2014. Entre juillet 2013 et juillet 2014, nous avons gagné 19% d’impressions sur PC et augmenté de 31% notre taux de clic. Nous avons également 4 millions de visiteurs uniques exclusifs sur PC et 5,5 millions sur mobile. 

V.P. Côté annonceurs, nous ne pouvons pas communiquer de chiffres sur nos parts de marché, mais certains de nos gros clients consacrent jusqu’à 20% de leur budget search chez nous. Nous avons réussi à en conquérir de nombreux chez les SMB (small and middle business, soit les petites et moyennes entreprises), gérées par les équipes de Microsoft, mais aussi chez les grands comptes, pris en charge par les équipes de Yahoo. Les plus gros font partie des secteurs du voyage et de la finance. Mais, en France, les annonceurs sont encore trop timides dans le digital.


Est-il encore possible d'innover dans le search?

V.P. Oui, et nous le faisons notamment dans les formats. Nous proposons depuis moins d’un an l’intégration de photos et de vidéos dans les liens sponsorisés, ce que nous avons fait pour les campagnes Sosh ou BMW par exemple. Nous avons également intégré des indicateurs de «ratings», les notes attribuées par les consommateurs sur les produits, ainsi que des liens étendus. Et pour 2015, nous avons encore de nouveaux formats en projet.

E.M.B. Notre travail est aussi de conquérir de nouveaux partenariats, toujours dans une logique de «coopétition». En tant que challengers, on est obligés d’innover.

 

Comment un moteur de recherche gagne-t-il des utilisateurs?

V.P. C’est un domaine sur lequel on fait très peu de marketing auprès du consommateur, il faut seulement être là au bon moment et dans la bonne relation à ce qu’est le search. C’est le sens de notre accord signé pour au moins cinq ans avec Mozilla Firefox: le navigateur propose le moteur de recherche de Yahoo, par défaut.

E.-M.B. Nous faisons également peu de marketing B to C, mais Bing est le moteur de recherche de Siri, l’assistant vocal d’Apple, ainsi que de la console X Box. Nous sommes aussi le moteur référent d’Amazon. Vendre nos produits (tablettes, téléphones, ordinateurs) est aussi une manière de conquérir des utilisateurs.

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