Phénomène viral sur les réseaux sociaux, le complotisme à propos des attentats de Paris n’a qu’un écho très limité dans l’opinion, selon deux sondages que viennent de publier Sud Ouest Dimanche et Atlantico. Selon le premier, de l’Ifop, 70% des Français jugent qu'il «est certain que ces attentats ont été planifiés et réalisés par des terroristes islamistes», 16% estiment que des zones d'ombre subsistent, et seulement 2%pensent qu'il s'agit d'un complot et d'une manipulation, 12% ne se prononçant pas. Le second sondage, réalisé par l'institut CSA pour Atlantico, va dans le même sens, puisque 83% des personnes interrogées ne pensent pas que les attentats de Charlie Hebdo et de la Porte de Vincennes relèvent du complot (dont 58% «pas du tout» et 25% «pas vraiment»), contre 17% d'un avis inverse (4% pensent «tout à fait» et 13% «plutôt» qu'il s'agit d'un complot).
Selon Yves-Marie Cann, directeur du pôle Opinion de l'institut CSA, ces résultats «doivent être mis en perspective avec d'autres expériences passées, lesquelles avaient révélé une opinion publique beaucoup plus perméable aux thèses complotistes». En comparaison, à propos des attaques du 11 septembre 2001, selon le sondage Ifop pour Sud Ouest dimanche, 56% des personnes interrogées jugent certain que «ces attentats ont été planifiés et réalisés par l'organisation terroriste Al-Qaïda». Mais 21% pensent que «des zones d'ombre subsistent et que ce n'est pas vraiment certain», 4% adhèrent pleinement à l'idée d'une manipulation du gouvernement et des services secrets américains et 19% ne se prononcent pas.
Notons par ailleurs que selon un sondage CSA pour BFM TV paru le 24 janvier, le moral des Français pour l’avenir de la société bondit de 2 points par rapport à décembre, pour s'établir à 29%. La grande marche républicaine du 11 janvier a eu un écho positif dans l'opinion, même si le pessimisme continue d'être très marqué (69%, -3 points sur un mois).
Collecte pour l’imprimerie de Dammartin-en-Goële
Une collecte de fonds a, par ailleurs, été lancée sur internet, avec 41 500 euros récoltés dimanche, pour aider l'imprimerie de Dammartin-en-Goële (CTD, Création Tendance Découverte), partiellement détruite lors de l'assaut des forces de l'ordre contre les frères Kouachi. La collecte, lancée mercredi par l'Association des commerçants de Dammartin-en-Goële, vise à aider l'entreprise qui fabrique notamment des imprimés publicitaires, encore à l'arrêt aujourd'hui, à «reprendre son activité dans les plus brefs délais», a indiqué à l'AFP Jean-Pierre Mateo, premier adjoint au maire de cette commune de Seine-et-Marne.
Selon le président de l'association, François Alves, l'assurance devrait prendre en charge le coût des travaux de réparation. «Mais le remboursement va prendre du temps, et les travaux de réparation aussi, sans doute entre trois et six mois. Or, l'imprimerie a besoin de se relancer vite, pour ne pas perdre ses clients», explique-t-il.
