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Grâce à la reconnaissance visuelle, Smartsy entend faire de tout objet un support marketing. Premier secteur touché par ce "Shazam des images", la presse magazine. Par Delphine Soulas-Gesson.

C’est devant Un coin de table que l’idée lui est venue, en 2011. Gérard Ayache voulait savoir qui entourait Arthur Rimbaud et Paul Verlaine sur ce tableau du peintre Henri Fantin-Latour. D’où la volonté de développer une application de reconnaissance visuelle, un travail réalisé en partenariat avec des laboratoires de recherche du CEA et de l’Institut Télécom.

«Rapidement, nous nous sommes rendu compte que cela ne pouvait pas être qu’un outil technique. Nous sommes allés dans la Silicon Valley avec en tête de lancer une plateforme d’engagement marketing qui crée une passerelle entre les mondes réel et virtuel», raconte Gérard Ayache, cofondateur de Smartsy aux côtés de Arnaud Saint-Paul.

Premiers tests à l’été 2014 avec le lancement aux Etats-Unis d’une application de reconnaissance visuelle pour la presse magazine en version bêta. Mise en ligne début janvier en France, celle-ci permet aux lecteurs d’une trentaine de magazines féminins, mode et décoration (Vogue, Elle, Côté Sud…) de retrouver les produits présentés sur papier glacé en photographiant la page avec leur smartphone, qu’il s’agisse d’articles ou de publicités.

Shazam des images.

«Smartsy donne une dimension supplémentaire au papier en permettant au lecteur d’acheter les produits présentés. Pour les éditeurs, c’est un nouveau business model puisqu’il est possible d’imaginer une commission sur les ventes réalisées. De leur côté, les marques peuvent créer un engagement immédiat sur le produit, en créant une brand app. Smartsy permet aux marques d’enrichir leur communication», résume Gérard Ayache.

Après la presse magazine, sur laquelle sont présents des acteurs comme Selectionnist, Modaclic et Zoomdle, Smartsy s’étendra d’ici l’été au monde de la musique. Pochettes de CD, photos de chanteur… la reconnaissance visuelle de ces contenus permettra aux artistes de créer une nouvelle relation avec leur public. Pour les fondateurs de Smartsy, tout objet du quotidien a vocation à intégrer l’application.

«C’est le principe du #object (prononcer “hashtag object”). N’importe quel objet photographié peut déclencher l’accès à beaucoup de contenus différents, qu’il s’agisse de contenus de marque, d’expériences utilisateurs, d’offres commerciales…», s’enthousiasme Gérard Ayache. Devenir le Shazam des images en quelque sorte, avec toute la dimension marketing que cela implique.

La start-up franco-américaine, qui emploie actuellement 25 personnes, pour un chiffre d’affaires qui devrait avoisiner les 10 millions d’euros en 2015, espère boucler une levée de fonds de 5 millions d’euros d’ici l’été. Avant de partir à la conquête du monde.

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