Depuis le 18 mars au soir, le téléspectateur peut «shazamer» la dernière publicité Levi’s, diffusée sur M6 et une poignée de chaînes de la TNT (D8, W9, NRJ 12, et TMC). En pointant son smartphone vers le téléviseur, grâce à l’application mobile Shazam, il peut découvrir des contenus encapsulés dans l’appli, les interviews vidéos de deux groupes de rock britanniques, The Vaccines et Haim.
Les Vaccines y expliquent ainsi avoir pour sources d’inspiration Eddie Cochrane ou Elvis Presley, mais aussi comment, au fil des tournées, ils se sont «mis à porter de plus en plus de jeans». Et de conclure: «Nous sommes les Vaccines et voici comment nous vivons en Levi’s». Une autre page permet de découvrir les collections hommes et femmes.
Bannières publicitaires
Du parfait brand content qui accompagne la nouvelle campagne TV Levi’s pour promouvoir sa nouvelle collection de jeans, diffusée également en Espagne, en Allemagne et au Royaume-Uni. L’opération, orchestrée par OMD et conçue par Tag Europe, est prolongée par des bannières publicitaires associées aux fiches artistes des deux groupes dans l’appli Shazam, renvoyant aux spots Levi’s.
C’est là une nouvelle campagne qui embarque Shazam for TV. La start-up britannique s’est fait connaître par son application mobile qui permet d’identifier des chansons lorsqu’elles sont diffusées, à la radio ou en télévision. Système qu’elle a étendu au champ publicitaire. Depuis ses débuts en 2002, elle a levé en janvier 30 millions de dollars, qui s’ajoutent à un total de 95 millions de dollars, pour atteindre une valorisation de près de 1 milliard de dollars.
Développement publicitaire en France
Shazam a recruté en début d’année sa directrice commerciale pour la France, Julie Leplus, passée auparavant par Omnicom et M6. Objectif: développer ses partenariats publicitaires et avec des agences. En France, Shazam travaille déjà depuis trois ans avec la régie publicitaire M Brand 3 (Mobile Network Group).
La France est le premier pays où elle a mené cette démarche. Il faut dire que l’Hexagone est son second client derrière les Etats-Unis, avec 8,5 millions d’utilisateurs actifs par mois (sur 100 millions dans le monde), et 36 millions de téléchargements de son appli.
Avec Levi’s, tout comme SFR et une dizaine d’autres marques (Renault, Axa…) lors de campagnes TV l’an dernier (Renault, Axa, Carrefour...), «c’est une opération d’image. Ici, pour associer Levi’s à l’univers rock, présenter sa dernière collection, et des contenus de marques produits avec ces deux groupes de musique. On propose le service Shazam à l’agence media pour son annonceur, pour implémenter la technologie Shamzam sur leur spot TV, on leur propose un package avec un prix», explique Julie Leplus. Tarif brut d’une telle campagne Shazam TV: 45 000 euros.
Déclinaison radio
A la clé pour les annonceurs, un reporting avec des indicateurs tels que le nombre de shazams générés par la campagne, et les profils des gens qui le chargent.
De fait, la start-up britannique cherche à développer ses revenus publicitaires tous azimuts. Elle a aussi mené la même expérience publicitaire en radio, en lançant en 2014 l’offre Shazam for radio, et une première campagne avec la marque de farine Francine. Diffusée pendant deux mois sur une douzaine de stations, elle permettait aux auditeurs d’entendre des bruits de vaisselle et en activant l’application, d’accéder à des recettes de cuisine.
D’ailleurs, IP France, régie de RTL, RTL2 et Fun Radio, vient de lancer un package, après avoir noué un accord commercial avec M Brand 3, IP se chargeant de la production du spot radio.A la clé, un volume de 125 GRP et 30% de couverture sur la cible 25-49 ans sont proposés.
La presse et l'affichage «shazamables»
Shazam imagine même que, à l’avenir, d’autres médias seront eux aussi «shazamables». La presse, d’abord. A Barcelone, lors du Mobile World Congress en février, Shazam a dévoilé une technologie de reconnaissance visuelle qui sera disponible en juin ou juillet. Un peu comme avec l’appli Selectionnist ou Smartsy, il sera possible, en pointant la page d’un magazine avec l’objectif du smartphone, d’avoir des informations supplémentaires, comme les ingrédients d’une recette.
Même l’affichage publicitaire pourrait être concerné. «On peut imaginer ce type de reconnaissance visuelle en affichage publicitaire, ou encore, rendre des endroits “shazamables” grâce à la technologie des balises électroniques, ou “beacons”», précise Julie Leplus.
