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Dans une lettre adressée le 23 mars aux 4 600 salariés du groupe public, le président de Radio France a présenté ses excuses tout en se disant victime d'«une campagne de déstabilisation».

Mathieu Gallet parviendra-t-il à sauver sa tête? Dans la tourmente après les révélations du Canard enchaîné sur le coût de la rénovation de son bureau, le président de Radio France tente de calmer le jeu. Après s'être expliqué devant les quelque 4 600 salariés de la Maison ronde vendredi 20 mars, il leur a adressé ce lundi un e-mail dans lequel il leur présente ses excuses.

«Ces travaux avaient été prévus avant mon arrivée [...]. Dans le contexte financier qui est le nôtre, j’aurais dû reporter cette opération de restauration. C’est ma responsabilité, et je tiens à m’en excuser auprès de vous tous», écrit-il.

Avant de poursuivre: «Des informations fausses et des rumeurs continuent à prospérer et à nourrir ce qui ressemble à une campagne de déstabilisation. Je continuerai à y répondre avec détermination, pour défendre mon intégrité et l’image de Radio France.»

50 millions d'euros d'économie à trouver

Le président de Radio France a adressé ce message au cinquième jour d'une grève qui paralysait la quasi-totalité des stations lundi 23 mars au matin. Lancée le 19 mars à l'appel de cinq syndicats (CFDT, CGT, SNFORT, SUD et Unsa), cette grève entend mettre la pression sur la direction de Radio France, qui négocie avec l'Etat son nouveau Contrat d'objectifs et de moyens.

Radio France cherche 50 millions d'euros d'économies et le moyen de compenser un déficit de 21,3 millions prévu cette année. «Nous craignons des suppressions d'effectifs de 300 à 400 emplois sur 4 619 actuellement», a précisé à l'AFP Valeria Emanuele, déléguée SNJ, qui n'a pas signé le préavis.

Dans ce même courrier, Mathieu Gallet a assuré le personnel de sa «mobilisation pour privilégier des mesures d'accompagnement aux départs volontaires et éviter tout départ contraint». Il a également proposé «un moratoire» sur une partie des travaux encore à réaliser à la Maison de la radio et la désignation d'une «personnalité extérieure» pour procéder à une expertise sur l'état actuel du chantier. Démarré en 2009, celui-ci devrait coûter au final plus de 350 millions d'euros.

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