Réseaux sociaux
Les médias n’utilisent plus seulement Twitter pour promouvoir leurs contenus. Ils peuvent aussi s'en servir pour susciter des revenus. Explications.

Aider les médias à faire le tri en sélectionnant les comptes Twitter les plus pertinents sur les grands championnats européens de football: telle est l’ambition d’AFP Tweet foot que lancera l’Agence France-Presse le 31 mars. «Avec Twitter, les agences de presse comme l’AFP ont perdu le monopole de la fourniture de contenus. Pour autant, nous avons un rôle à jouer dans la sélection, la pertinence et la vérification», explique Olivier Lombardie, directeur commercial de l’AFP.

Moyennant un abonnement dont le prix variera selon l’audience du média, l’agence fournira une solution qui mêlera faits, tweets et data. Pour pouvoir utiliser la base de données de Twitter, l’AFP lui versera un pourcentage «symbolique» du chiffre d’affaires ainsi généré. «Nous ne voulons pas que Twitter détruise notre business, d’où l’idée de produits communs, que nous pourrions décliner sur beaucoup de sujets, par exemple à l’occasion de la conférence Paris Climat 2015», avance Olivier Lombardie.

D’autres médias utilisent le réseau social pour livrer des informations exclusives à leurs abonnés via un compte privé. C’est le cas de l’agence américaine Associated Press, qui utilise le compte @AP_Alerts pour diffuser ses «urgents» auprès de ses clients.

Grève des tweets

Mais pour l’heure, c’est surtout dans le domaine de la publicité que les médias cherchent à monétiser leur compte Twitter. La rédaction des Echos en sait quelque chose, elle qui s’est mise en «grève des tweets» début mars après qu’un message publicitaire pour la nouvelle DS 5 a été publié sur le compte du quotidien sans aucune mention du caractère promotionnel du message.

Fin 2013, Libération avait déjà utilisé son compte pour assurer la promotion de l’opérateur Orange, moyennant la mention [publicité] en début de message. Plus récemment, Vanity Fair France a publié le 23 mars un tweet précédé de la mention [sponsorisé] renvoyant vers une opération spéciale pour Lancôme.

«A Elle, ce type de mention serait un pré-requis sur du publi-rédactionnel ou si un annonceur nous demandait un certain volume de tweets, ce qui n’est jamais arrivé. Nous utilisons Twitter pour générer du trafic et de l’engagement vers nos opérations marketing», insiste Emilie Coquard, éditrice numérique de Elle, qui a par exemple relayé ces derniers mois sur son compte Twitter une opération spéciale Ferragamo et un jeu-concours pour les parfums Thierry Mugler.

Du côté des chaînes de télévision, le dispositif Twitter Amplify permet de diffuser une vidéo reprenant un temps fort d’un programme télé, précédée d’un pré-roll publicitaire. Les revenus ainsi générés sont partagés entre Twitter et la chaîne. En France, TF1 et France 2 utilisent régulièrement ce dispositif. «C’est rarement un dispositif que nous vendons seul. C’est une brique qui permet d’engager notre communauté en complément de dispositifs télé et numérique classiques», estime Patrice Sguerzi, directeur commercial adjoint de France TV publicité. Gain pour la régie? «Quelques centaines de milliers d’euros sur l’année», chiffre-t-il. Par temps de disette publicitaire, c'est toujours bon à prendre.

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