Télévision
Cristina Cordula est consacrée par l’édition 2015 d’Animat, l’enquête exclusive Omnicom Media Group-Stratégies. La «reine du shopping» sur M6 est la plus dynamique et dans l’air du temps.

Forcément, elle est encore plus «magnifaïk». L’expression favorite de Cristina Cordula ne pourrait mieux qualifier l’animatrice de M6. La Brésilienne, styliste et coach en image, est la figure de proue des personnalités de la neuvième vague de l’enquête Animat Omnicom Media Group-Stratégies sur l’image de marque des animateurs TV. Intégrée pour la première fois dans l’étude, elle est jugée la plus «dynamique» (33%) et la  plus «dans l’air du temps» (27%). «Sympathique» (32%), «sexy» (26%) et «chaleureuse» (23%) sont les autres caractères qui la définissent, selon les téléspectateurs.

«Tous ses items sont positifs et les taux sont supérieurs à la moyenne, relève Jean-Edouard Lopes de Castro, responsable d'études médias chez OMG. Son image est portée par son dynamisme à l’antenne, son accent chantant, mais aussi la thématique de ses programmes dans lesquels elle est totalement légitime.» Arrivée en 2001 sur M6, l’ancien mannequin s’est imposée avec Nouveau Look pour une nouvelle vie. Elle conseillait des candidats désireux de changer totalement d’apparence. Le concept est proche pour Les Reines du shopping, programmé depuis trois ans. Entre septembre 2014 et mars 2015, le magazine quotidien diffusé à 18 heures a réuni 1,4 million de téléspectateurs en moyenne sur M6, avec une part d’audience de 10,6%.

Spécialisés et légitimes

«Etre “dans l’air du temps” c’est important, je ne suis pas ringarde, se réjouit Cristina Cordula. Je suis sincère dans mes émissions, je ne joue pas. J’aime que ça aille vite et j'aime faire passer des messages.» L’animatrice a déposé ses expressions «Magnifaïk» et «Ma chérie», «pour contrôler mon image, mais aussi, peut-être, pour le business, confie-telle. Je n’accepte pas toutes les propositions d’émissions. il ne faut pas lasser le public, que les programmes soient bons et rester dans son domaine.»

La neuvième vague Animat met en avant une génération d’animateurs spécialisés dont l'apparition avait été enclenchée par l’agent immobilier Stéphane Plaza. L’an passé, c'était le médecin Michel Cymes qui était plebiscité. En 2015, c’est la styliste Cristina Cordula, donc, mais également les chefs Philippe Etchebest et Nobert Tarayre. «Ils arrivent avec leur passé professionnel et un discours jugé crédible, explique Lionel Stan, président de Little Big Prod, producteur d'émissions de flux. Pour le public, ce qu’ils racontent, ce n’est pas n’importe quoi.»

Légitimes dans leur domaine de prédilection, ces animateurs sont estimés «convaincants». «Ils apparaissent authentiques et très libres, observe Alexia Laroche-Joubert, présidente d’ALJ Productions. Cela semble plus palpable pour le public, qui a sans doute du mal à définir ce qu’est un animateur TV. Mais ce ne sont pas des animateurs à proprement parler: ils ne sont jamais face caméra ou devant un public.»

Experts dans leur domaine, ils risquent aussi de ne jamais en sortir. Ce qui ne serait pas un souci, selon Frédéric de Vincelles, directeur général des programmes de M6 (lire entretien ci-après). «Cela fonctionne s’ils restent dans leur thématique, indique Jean-Edouard Lopes de Castro, d’OMG. Ainsi, Michel Cymes, en duo avec Nagui dans le jeu Tout le monde joue, reste dans la vulgarisation scientifique.» Le médecin de France Télévisions n’oublie jamais son métier, notamment en direct durant C à vous sur France 5, lorsu'il aide le journaliste Patrick Cohen victime d’un malaise vagal.

Des personnalités générationnelles

Le seul «pro» à sortir de son registre est Stéphane Plaza, également acteur de théâtre. Sur M6, il co-anime le divertissement Qu’est-ce que je sais vraiment? avec Karine Le Marchand. «Il reste maladroit et drôle, du coup, le duo marche car ils sont complémentaires», assure Jean-Edouard Lopes de Castro. Là encore, Stéphane Plaza n’oublie pas son métier: il vient d’ouvrir son réseau d’agences immobilières et vante les mérites de Véranda Rideau, Sécuritas et Mr Bricolage dans des publicités.

La montée en puissance de cette génération d’animateurs «spécialisés» ne fait pas d’ombre aux «généralistes». Arthur, Jean-Luc Reichmann, Jean-Pierre Foucault et Nikos Aliagas, quatuor de TF1, trustent les premières places des animateurs les plus connus. Revers de cette popularité, ils sont aussi les plus égratignés. Arthur, par exemple, est jugé le plus «arrogant» et «antipathique». Toutefois, si chez l’animateur, l’arrogance apparaît effectivement comme son premier caractère (26%) pour les téléspectateurs, il est aussi considéré comme sympathique (25%), drôle et dynamique (19%).

Même constat pour Jean-Pierre Foucault. Jugé «démodé» (36%), il est également perçu comme «sympathique« (33%) et «chaleureux» (21%). Idem pour Patrick Sébastien: le caractère «démodé» (36%) devance ceux de «sympathique» (27%), «drôle» (22%) et «chaleureux» (21%). Ces deux personnalités générationnelles plaisent notamment aux seniors. Animateur générationnel aussi, Cyril Hanouna, attire davantage les jeunes. Pas vraiment consensuel, il est considéré comme «arrogant», sa marque de fabrique, par l’ensemble de la population. Le revers de la popularité (88% de taux de notoriété) pèse sur son image. L’animateur de D8 est toujours jugé «drôle» (33%), «sympa» (25%), «dynamique» (24%) et «dans l’air du temps» (24%)… mais un peu moins que l’an passé.

Enfin, le cas Jean-Luc Reichmann est à part. Présent à l’antenne de TF1 quotidiennement, week-end et jours fériés compris, depuis dix ans, l’animateur est toujours vu comme «sympathique» (41%), «drôle» (32%), «chaleureux» (29%) et «dynamique» (25%). L’item «démodé» vient seulement après (14%). «Il propose un rendez-vous stable et sans surprise depuis dix ans», observe Jean-Edouard Lopes de Castro, d’OMG. «Un bon animateur est celui qui trouve un bon concept de programme, le porte parfaitement et parle au public et non pas à lui-même, résume Alexia Laroche-Joubert d’ALJ Productions. Il est compris par le plus grand nombre et amène le téléspectateur dans une histoire. Animateur, c’est un métier qui s’apprend.» Un peu comme acteur. 

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