Tous les dix ans, les façades des copropriétés parisiennes se refont une beauté, parant la capitale de bâches de chantier. Une opération coûteuse qui s'élève en moyenne à 85 000 euros et qui ne peut être financée par la publicité, contrairement aux monuments historiques, malgré l'amendement visant à l'interdire en attente de lecture au Sénat.
David-Hervé Boutin, secrétaire national UMP à la culture et fondateur du groupe BB+, qui se définit comme «un amoureux de l'art et un promoteur des jeunes talents créatifs» a l'idée, en 2012, de mettre ces espaces au service de l'art. Il lance alors, avec Aldo Sarini, le projet Media Bache: mettre en relation copropriétaires et artistes, marques ou fondations afin d'occuper les bâches par des œuvres d'art, en échange (ou non) d'une modeste participation aux frais de rénovation (comme l'installation de l’échafaudage).
Rampe de lancement pour jeunes artistes
Cette iniative de mécénat, la première du genre, met particulièrement l'accent sur les jeunes artistes sortant des Beaux-Arts ou issus du street-art, les deux trouvant encore peu d'écho à l'heure actuelle, selon David-Hervé Boutin.
La première manifestation de ce projet «Miss Bubble» peut d'ores et déjà être observé au 384, rue Saint Honoré, dans le Ier arrondissement parisien, où des centaines de visages féminins composent le visage d'une Marilyn Monroe de près de 100m2. Une œuvre conçue par l'artiste Chloé dont l'affichage a été rendu possible grâce à un partenariat avec Marionnaud et la Maison des artistes.
Mais au-delà de multiplier les bâches et d'en installer en province voire à l'étranger, David-Hervé Boutin voit plus grand. Constatant que «certains musées ont beau être gratuits, ce n'est pas pour autant que nous y allons», il ambitionne de «faire descendre l'art dans la rue» et de créer ainsi le plus grand musée à ciel ouvert à travers un parcours entre les futures bâches.
