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Mediapart et Libération ont divulgué, mardi 23 juin au soir, des documents Wikileaks qui démontrent que trois chefs d'État français, mais aussi des ministres, des hauts fonctionnaires, des parlementaires et des diplomates ont été surveillés téléphoniquement pendant près d’une décennie par les services secrets américains.

Petite bombe dévoilée mardi 23 juin, à 22heures: les trois derniers présidents français, leurs proches conseillers et des hauts fonctionnaires ont été espionnés par les Etats-Unis, au moins de 2006 à 2012, selon des documents Wikileaks, divulgués par Mediapart et Libération. Les deux médias ont publié, l'un et l'autre, des articles en ligne, en accès libre, décryptant ces documents, sujet en Une du quotidien Libération ce mercredi matin.   

Numéros de portable des membres de l'exécutif

Ces documents obtenus par Wikileaks – regroupés sous le titre «Espionnage Elysée» – consistent notamment en cinq rapports d’analyse émanant de la NSA, sous l’intitulé «Global Sigint Highlights», soit des «faits marquants» tirés du renseignement d’origine électromagnétique, les interceptions de communications. Si ces documents ne comportent «pas de grosses révélations», ils révèlent «l’ampleur jusqu’ici insoupçonnée de l’espionnage états-unien», selon Mediapart. Libération affirme avoir identifié «les numéros de portable de membres de l’exécutif – le président Nicolas Sarkozy, les secrétaires d’Etat aux Affaires européennes et au Commerce Jean-Pierre Jouyet et Pierre Lellouche –», mais aussi des cibles plus larges  comme l’antenne à l’Elysée du Centre de transmissions gouvernemental, qui dépend du Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN).

Conseil de défense à l'Elysée

Après la publication de ces documents, François Hollande a convoqué un Conseil de défense ce mercredi à 9h pour évaluer la nature des informations du lanceur d'alerte. La Maison Blanche s'est refusée à commenter ou démentir ces informations. «Nous ne faisons pas de commentaires sur des allégations spécifiques liées au renseignement», a déclaré Ned Price, porte-parole du Conseil de sécurité nationale (NSC). 

Le fondateur de Wikileaks, Julian Assange, a affirmé mardi soir que d'autres révélations viendraient prochainement. Le document le plus récent date du 22 mai 2012, soit quelques jours après l'entrée en fonction de François Hollande. Il fait état de réunions secrètes destinées à discuter d'une éventuelle sortie de la Grèce de la zone euro.        

L'ancien consultant de la NSA, Edward Snowden, avait déjà fait des révélations en 2013 portant sur un vaste système de surveillance des conversations téléphoniques et des communications en Allemagne via internet, jusqu'à un téléphone portable de la chancelière, pendant plusieurs années. Ces documents sont rendus publics le jour même où le projet de loi sur le renseignement revient pour un nouveau vote à l'Assemblée nationale, après son adoption au Sénat mardi.

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