Télévision
Le groupe Vivendi annonce par communiqué la nomination de Maxime Saada comme directeur général du groupe Canal+. Rodolphe Belmer, au sein du groupe depuis 2001, quitte ses fonctions.

Maxime Saada est nommé directeur général du groupe Canal+, et remplace à ce poste Rodophe Belmer, dont il était jusqu’à présent l’adjoint. Cette annonce fait suite à une décision du conseil de surveillance du groupe Vivendi, «sur la recommandation de Bertrand Meheut, président du directoire du droupe Canal+», précise un communiqué du groupe Vivendi, diffusé vendredi après-midi. Bertrand Meheut, en tandem avec Rodolphe Belmer, était donné par les médias sur le départ depuis plusieurs jours. «Bertrand Meheut est mon ami, je le garde aussi longtemps que je pourrai», a déclaré Vincent Bolloré à Challenges, lors d'une entrevue le 1er juillet.

Le directoire du groupe Canal+ a donc désormais pour membres Bertrand Meheut, qui en assure la présidence, Maxime Saada et Grégoire Castaing, directeur financier du groupe.

Maxime Saada, autre historique du groupe

Maxime Saada, 45 ans, était directeur général adjoint du groupe Canal+ en charge de l'édition des chaînes payantes depuis 2013. Passé par Sciences-Po et titulaire d’un MBA de HEC, il a fait ses débuts, en 1999, au cabinet de conseil McKinsey & Company, où il a mené plusieurs missions dans les télécoms et la distribution. Il a commencé l’aventure Canal en 2004, d’abord en tant que directeur de la stratégie, où il a œuvré pour le rapprochement entre les actionnaires de TPS et groupe Canal+, puis il a pris la tête de Canalsat en 2007, avant d’être nommé directeur commercial du groupe en 2009, puis directeur général adjoint en charge de la distribution en 2012.

Plusieurs défis

Maxime Saada aura plusieurs défis à gérer alors que Vincent Bolloré, en tant que président du conseil de surveillance de Vivendi, est réputé peser en faveur du renouvellement des programmes de Canal+. Avec en ligne de mire la rentrée 2015, alors que l’émission phare du prime time, Le Grand Journal, qui existe depuis 2004, est contestée pour cause d’audiences en baisse et de production coûteuse, le remplacement de Michel Denisot par Antoine de Caunes n'ayant pu enrayer cette chute. Vincent Bolloré souhaiterait la revoir entièrement, quitte à changer de producteur – l’historique Renaud Le Van Kim – et d'animateur.

Autre défi, trancher sur l’avenir des Guignols de l’info. L’évocation de la suppression de ce programme historique par l'homme d'affaires breton a suscité une levée de boucliers sur les réseaux sociaux ces deniers jours. Des soutiens de personnalités de premier plan comme Manuel Valls ou Alain Juppé menaçaient de donner à cette décision une tournure politique. Delphine Ernotte, la future présidente du groupe France Télévisions ainsi que M6 avaient offert de reprendre l'émission sur leurs antennes. In extremis, lors du conseil de surveillance de ce matin, Vincent Bolloré a assuré qu'il n'était pas question de supprimer Les Guignols. Il a affirmé vendredi à l'AFP que si la survie des Guignols de l'info était assurée, «les dirigeants de Canal+ et de Vivendi devraient décider sous quel format et à quel moment ils devraient être distribués».
«Les Guignols font partie du patrimoine de Canal+ qui a été, je le rappelle, créé par Havas il y a trente ans», et «il est hors de question de se priver de cet atout qui est la propriété du groupe». Cette mise au point de Vincent Bolloré laisse ouverte la possibilité d'une diffusion en crypté à un horaire différent d'une version raccourcie des Guignols de l'info, actuellement présents à l'antenne en clair du lundi au vendredi, pour une tranche de huit minutes.

Concurrence accrue

Rodolphe Belmer sera parvenu à maintenir l'offre sportive de Canal+, attaquée par Be In Sports, en se concentrant sur les contenus les plus premium, et à rénover les séries de la chaîne, en lançant des créations originales comme Les Revenants. L'offre de SVOD Canal Play est en revanche attaquée de plein fouet par Netflix. L'ancien président de Canal+, Pierre Lescure, travaille de son côté avec Jean-David Blanc, fondateur d'Allo Ciné, sur une offre vidéo, Molotov, qui se définit comme «un nouveau service de distribution de programmes de télévision».

A noter que Thierry Langlois, ex-directeur de l'antenne de France 2, nommé depuis peu directeur des antennes de Canal+, a récemment démissionné de la chaîne, selon Pure Media.

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.