Le commissaire européen chargé du numérique, l'Allemand Günther Oettinger, a évoqué mercredi "des progrès" dans l'enquête antitrust menée depuis près de cinq ans par Bruxelles contre Google, se montrant confiant dans la possibilité d'arriver enfin à boucler ce dossier."C'est une affaire difficile, mais je pense qu'elle n'a pas besoin d'années en plus", a-t-il indiqué lors d'un entretien à San Francisco, en marge d'une visite aux Etats-Unis.

 

Les services européens de la Concurrence ont ouvert leur enquête fin 2010 et accusent Google d'abuser de sa position dominante dans la recherche sur internet. La Commission a cherché pendant des années la conciliation, mais les solutions avancées par le géant internet ont été retoquées à trois reprises. Bruxelles avait fini par adresser au groupe en avril une "communication de griefs", détaillant ses accusations, et Google lui a répondu fin août en affirmant qu'elle tirait des conclusions "erronées".


 "Nous devons être justes et objectifs", a assuré Günther Oettinger, reconnaissant qu'il était "assez compliqué" d'analyser les pratiques sur le marché des moteurs de recherche et des services numériques en général. "Mais maintenant nous avons des progrès. Nous avons eu des arguments et un retour de Google fin août, et maintenant ma collègue (Margrethe) Vestager (chargée des questions de concurrence à la Commission NDLR) et nos services devons arriver à une proposition légale", a-t-il poursuivi. "Je suis sûr que ce ne sera pas en 2017."


 M. Oettinger a profité de son passage sur la côte Ouest américaine pour des rencontres avec plusieurs poids lourds de la tech américaine, dont le géant internet où il a dit avoir eu mercredi une réunion "très constructive, très ouverte" avec David Drummond, le responsable des questions juridiques, et Sundar Pichai, promu patron de Google lors d'une vaste réorganisation annoncée le mois dernier.


Le groupe a prévu de se réorganiser sous l'ombrelle d'une société holding baptisée Alphabet et chapeautant une série de société, dont un "nouveau Google" recentré sur son coeur de métier, la recherche et la publicité en ligne ainsi que le mobile.
L'issue de l'enquête antitrust de Bruxelles contre Google est toujours ouverte, et un accord amiable théoriquement encore possible. Dans le cas contraire et si l'abus de position dominante est confirmé, le groupe risque une amende de plusieurs milliards de dollars.

 

Le commissaire européen chargé du numérique a par ailleurs calmé mercredi les inquiétudes, surtout américaines, sur un potentiel protectionnisme numérique en Europe, appelant également à s'entendre sur les problématiques liées à la protection des données.

"Nos règles au niveau européen valent pour tout le monde, pour les producteurs et acteurs européens, pour les acteurs asiatiques, et pour les acteurs américains aussi", a-t-il indiqué lors d'un entretien en Californie, où il a entamé une visite aux Etats-Unis qui le conduira plus tard cette semaine à Washington et New York. "Ce n'est pas du protectionnisme, ce n'est pas dirigé contre quiconque", a-t-il ajouté.

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