Start-up
Ownpage, outil de personnalisation de contenus destiné à la presse en ligne, a été intégré aux sites de L’Express, du Monde, des Echos et de L'Equipe. En juin dernier, la start-up a levé 400 000 euros pour se développer.

«Notre nom reflète l’idée maîtresse de notre projet: une page d’accueil (homepage) propre à chacun (own). C’est-à-dire personnalisée selon le visiteur», explique Stéphane Cambon, président-fondateur d’Ownpage. Ce docteur en intelligence artificielle, doté de compétences en développement, fonde sa start-up en 2012 sur un constat: si la personnalisation de contenus est très répandue dans l’univers des réseaux sociaux (fils d’actualités personnalisés) et de l'e-commerce (système de recommandations), ces fonctionnalités manquent encore fortement dans le secteur de la presse en ligne.

L'entrepreneur, entouré d'une équipe de cinq techniciens, développe alors un algorithme conçu précisément pour les contenus éditoriaux. Basé sur l’analyse de texte, l’outil prend en compte l’obsolescence plus rapide de certains articles et reconnaît les sujets plus «magazine» (moins périssables). «C’est un processus différent de celui des sites e-commerçants où le catalogue est quasiment fixe.»

Concrètement, tout le procédé repose sur l'étude du comportement de l’internaute, inscrit volontairement et identifié par son adresse e-mail, à l’intérieur d’un site. «On ne mélange pas les données, insiste Stéphane Cambon. Notre ambition première est de faire remonter des liens profonds, qui favorisent les articles de qualité. Nous prenons le contre-pied des agrégateurs qui encouragent plutôt les contenus populaires, voire racoleurs. Nous respectons une éthique.»

A cet égard, il déconseille de personnaliser l’intégralité de la page d’accueil d’un site, ce qui représenterait un risque d’enfermer le lecteur dans une bulle. Les produits d’Ownpage - newsletter personnalisée clé en main ou bloc de recommandations - interviennent comme des compléments d’une offre éditoriale plus générale.

Meilleur taux de clics

Un premier contrat avec L’Express lui permet de montrer, à travers une expérience réalisée sur plus de 6 000 lecteurs, un différentiel de taux de clics de 55% entre une newsletter basée sur la popularité des articles et une newsletter vraiment personnalisée. Aujourd’hui, intégrée à l’incubateur Amaury Lab, Ownpage travaille avec Le Monde, Les Echos et L’Equipe. Le service est payant, et c’est à l’éditeur de monétiser les formats, soit avec des revenus publicitaires, soit en proposant ces fonctionnalités à des lecteurs premium.

En juin dernier, la start-up a bouclé une levée de fonds de 400 000 euros auprès de business angels parisiens qui vont lui permettre de se concentrer sur la rentabilité du service. Ownpage vise 1 million d’euros de chiffre d’affaires en 2018.

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