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En rachetant CCM Benchmark, le groupe Figaro veut devenir l’un des principaux acteurs de la publicité digitale en France et ainsi rivaliser avec Facebook ou Google.

L’histoire est parfois taquine: après avoir chipé au Figaro sa place de premier site d’actualité fin 2012, L’Internaute est sur le point de passer dans son giron avec le rachat de CCM Benchmark par le groupe Figaro, qui devrait être finalisé d’ici à fin octobre. Selon Les Echos, le montant de la transaction avoisinerait les 120 millions d’euros, pour 95% du capital, 5% restant entre les mains du cofondateur Jean-François Pillou.

Le groupe Figaro verrait ainsi son audience globale dédupliquée passer de 12,7 millions à 23,5 millions de visiteurs uniques sur l'internet fixe et de 8,3 millions à 12,5 millions de VU sur mobile, devenant ainsi le premier groupe média de France, devant Webedia (19,3 millions de VU) et le groupe Lagardère (15,6 millions). «Notre ambition est aussi de devenir le numéro un de la publicité digitale en France», explique son directeur général, Marc Feuillée. Parmi les sites concernés par la vente, L’Internaute (9,4 millions de visiteurs uniques par mois), Le Journal des femmes (4,9 millions), Comment ça marche (9,5 millions) et Le Journal du net (2,2 millions).

En termes de chiffre d'affaires, cette acquisition permettrait au Figaro de porter de 24% à 34% la part du digital dans les recettes totales du groupe et même à 60% la part du numérique dans son bénéfice opérationnel. «Nos offres éditoriales sont très complémentaires et cette complémentarité se retrouve aussi en termes de puissance puisque nous avons peu de duplication entre les audiences des deux groupes», indique Aurore Domont, présidente de la régie Figaro Médias.

Haro sur les Gafa

Le groupe Figaro se renforcerait tout particulièrement sur la cible jeune - complétée par le lancement récent du site Next PLZ par CCM - et le grand public, mais pas seulement. «Sur les cibles très premium, les sites Le Journal du net et Droit-Finance sont forts en affinité, et L’Internaute l’est en puissance», note Aurore Domont. Au final, la régie proposerait aux annonceurs des taux de couverture dépassant les 50% sur les principales cibles commerciales, et atteignant même 65% dans le cas des CSP+ et des cadres-dirigeants, deux cibles sur lesquelles ce rachat permet un gain de couverture de presque 25 points.

Autre intérêt pour Le Figaro, l’expérience développée par CCM Benchmark dans le programmatique et le marketing à la performance, avec l’intégration du trading desk Zebestof, racheté par CCM Benchmark en juin 2014. «Nous voulons adresser l’ensemble des leviers de la communication digitale», insiste Marc Feuillée. «Notre univers de concurrence n’est pas Le Monde ou Les Echos mais bien les Gafa, face à qui notre atout est de mêler puissance et contenus», renchérit Aurore Domont. Sur la data, le groupe Figaro passerait ainsi de 15 à 35 millions de profils qualifiés.

Le groupe entend enfin s’appuyer sur l’expérience de CCM Benchmark pour se développer à l’international. «L’actualité se prête peu à l’internationalisation mais sur d’autres thématiques, nous pourrions imaginer des lancements à l’étranger, qui ne se feront pas forcément sous la marque Figaro», présage Marc Feuillée. Le Figaro voit large.

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