Audiovisuel
Afrostream, plateforme de SVOD tournée vers la culture «afro» a démarré le 1er octobre après un mois de test. Orange en a une part minoritaire.

En entrant dans le capital d’Afrostream, plateforme de vidéo à la demande par abonnement (SVOD) consacrée à la culture «afro», Orange a pris une participation dans une start-up qui fait beaucoup fantasmer. Faut-il parler de «Netflix africain» comme Les Echos? Pierre Louette, secrétaire général du groupe, garde ses distances : Afrostream ne produit pas ses propres séries, elle n’a pas commencé par de l’envoi des DVD dans des enveloppes rouges… Pourtant, en plaçant dans cette petite société entre 500 000 et 3 millions d’euros, tranche d’investissement moyenne d’Orange Digital Venture, l'opérateur confirme qu’il y a décelé un fort potentiel. «Afrostream coche plusieurs cases, relève Pierre Louette, c’est une plateforme de diffusion de contenus et nous ne sommes pas étrangers aux contenus avec les chaînes OCS, Orange Studio et notre position de grand distributeur. Elle va permettre à des Africains d’accéder à des films et des séries, et Orange est présent dans quinze et bientôt vingt pays du continent où le groupe réalise plus de 10% de son chiffre d’affaires, soit 4,2 milliards d’euros». L’Afrique est en effet là où le taux de croissance est le plus dynamique pour Orange (14,2 millions de clients à Orange Money). Ses équipes locales peuvent distribuer des abonnements. «Ce qu’on peut apporter, c’est un catalogue de droits et l’accès à l’écosystème du groupe Orange en Afrique», confie le dirigeant.

Tabou culturel

Repéré par Y Combinator, l’incubateur de la Silicon Valley, Afrostream est née en novembre 2013 du constat que des gens cherchaient à accéder sur le haut débit à une culture africaine ou afro-américaine qu’ils consommaient déjà à travers la musique et la mode, via You Tube. «J’ai lié un usage quotidien et une demande très forte d’un contenu pas distribué», note son fondateur, Tonjé Bakang, un Français qui partage sa vie entre Los Angeles et Paris et qui évoque un «tabou culturel» à travers la relative absence de Noirs dans les contenus mainstream. A travers des films et des séries, notamment de Nollywood, il vise les marchés européen et africain. Ouvert depuis le 1er octobre pour 6,99 euros par mois, comptant 3000 abonnés, Afrostream vise très vite 50 000 abonnés en OTT et se dit en discussion avec tous les FAI. Elle prépare des applis Android et IOS pour novembre et décembre. Elle prévoit aussi la livraison de sa première production originale en 2018. Pour l’anecdote, la start-up avait tenté d’intéresser Canal+ mais n’avait pas retenu l’attention du groupe audiovisuel. C’était, il est vrai, avant Bolloré.

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