Fabrice Dubois, de Publicis Conseil, Guillaume B. Decherf, journaliste aux Inrocks, Mathieu Hoche, cameraman de France 24, Grégory F., programmateur musical pour la chaîne D17, Fanny Minot, monteuse pour l'émission du Supplément de Canal+, Manu Perez, d’Universal Music, Anna Petard Lieffrig, ex-stagiaire à Reporters sans frontières…  Le monde de la communication et des médias est en deuil et compte plusieurs victimes après les attentats de Paris et de Saint-Denis du 13 novembre qui ont fait plus de 130 morts et 352 blessés. Parmi les blessés, Daniel Psenny, journaliste au Monde et président de l'Association des journalistes médias (AJM), qui a tourné la vidéo du Monde sur la fuite des rescapés du Bataclan, et qui a pris une balle dans le bras après avoir porté assistance à l'une des victimes.

Mobilisation sur les réseaux sociaux

La recherche de personnes portées disparues s'est organisée sur les réseaux sociaux dès le lendemain, de nombreux comptes Twitter d'anonymes centralisant des photos et des descriptions de ceux dont les proches sont sans nouvelles. Une mobilisation inédite par son ampleur sur les réseaux sociaux en France. Autre signe de solidarité, sous le hashtag #PorteOuverte, des milliers de Parisiens ont organisé vendredi soir sur Twitter un vaste mouvement d'entraide pour héberger pour la nuit les passants bloqués à l'extérieur par les attentats et pouvant être en danger ou ne pouvant rentrer chez eux. Le mot-clé «Noussommestousunis» était aussi utilisé par beaucoup d'entre eux pour manifester leur solidarité avec les Parisiens.

Facebook a, lui, déclenché son bouton d'urgence, «Safety Check», qui permet à ses membres d'un clic d'envoyer le message «Je suis en sécurité» à tous leurs contacts, qui voient s'afficher ce message sur leur mur. «Il semble que vous soyez dans la région touchée par les attaques terroristes à Paris. Dites à vos amis que vous êtes en sécurité», propose ce service. Cette application avait été lancée en octobre 2014, au départ pour signaler à ses proches qu'on est en sécurité lors de catastrophes naturelles. Elle apparaît sur les pages de ceux dont le profil ou le service de géolocalisation de Facebook indiquent qu'ils se trouvent potentiellement dans la zone concernée. 5,4 millions de personnes avaient utilisé «Safety Check» dimanche 15 novembre. 360 millions de personnes ont ainsi été avisées, selon les derniers chiffres disponibles.

Mark Zuckerberg, qui a changé sa photo de profil en la drapant des couleurs du drapeau français dès le vendredi 13, a été imité ensuite par de très nombreux internautes dans le monde.

Conseils de prudence du CSA

Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) a appelé samedi les médias à «ne donner aucune indication susceptible de mettre en cause le déroulement des enquêtes en cours», après les attaques perpétrées vendredi soir à Paris. Une cellule de veille a été mise en place dès vendredi soir pour surveiller le traitement médiatique des évènements, afin de s'assurer qu'il n'empiète pas sur l'enquête et qu'il respecte «la dignité des personnes», a dit à l'AFP un porte-parole du CSA. «Aucun problème n'a été signalé pour l'instant», a-t-il ajouté.

Le gendarme de l'audiovisuel préfère ainsi agir de façon préventive pour éviter que des erreurs commises lors des attentats de janvier ne se reproduisent. Le 11 février, le CSA avait adressé à 16 médias audiovisuels 21 mises en demeure relatives à la couverture des actions jihadistes à l'Hyper Cacher de la porte de Vincennes, à Paris, et à l'imprimerie de Dammartin-en-Goële (Seine-et-Marne). Le CSA avait considéré que leur couverture, qui révélait la présence d'otages cachés ou encore les opérations policières en cours, aurait notamment «pu avoir des conséquences dramatiques pour les otages de l'Hyper Casher de la porte de Vincennes».
Cette fois, selon Les Echos, «les chaînes d’info ont fait preuve de retenue» . I-Télé et BFMTV n’ont par exemple pas diffusé pendant plusieurs heures le nom d’Omar Ismaïl Mostefaï, qui a participé à la prise d’otages sanglante au Bataclan. De même que pendant l’assaut, «I-Télé a cessé le direct pendant 1 minute 45, pour ne pas effrayer les familles des otages», confie Guillaume Zeller. «Pas plus que nous n’avons évoqué le mode opératoire ou l’itinéraire des terroristes», a-t-il précisé aux Echos.
Le Figaro, Libération, Le Parisien, Paris Match et L’Express, entre autres, ont publié dimanche des éditions spéciales consacrées aux attaques. La plupart des médias audiovisuels ont également basculé en édition spéciale.

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