L’hebdomadaire d’information Valeurs actuelles a porté plainte contre la France devant la Commission européenne «pour aide d'Etat incompatible avec le traité de l'Union européenne». Le magazine, édité par le groupe Valmonde, a été privé des nouvelles aides à la presse accordées par le gouvernement, ce qui, selon Valeurs actuelles, causerait un «préjudice grave, massif et immédiat» au titre.
Début novembre, le ministère de la Culture avait étendu les aides à la presse au titre du pluralisme d'opinions, jusqu'ici réservées aux quotidiens, à une cinquantaine de titres, allant du Monde diplomatique à Témoignage chrétien. Les deux conditions pour bénéficier de ce fonds étaient de ne pas dépasser les 300 000 exemplaires et ne pas avoir été condamné pour racisme, antisémitisme ou incitation à la haine ou à la violence au cours des cinq dernières années.
C’est précisément cette dernière condition qui exclurait Valeurs actuelles. En mars dernier, le titre a été condamné pour provocation à la haine contre les Roms. Cette aide d'Etat «procure un avantage sélectif à certaines entreprises» et «faussera gravement la concurrence du fait de la fragilité du secteur de la presse politique», rapporte le courrier envoyé par Valmonde au commissaire à la Concurrence, la Danoise Margrethe Vestager.