Radio
A l’occasion de ses 25 ans, RFI Romania a organisé le 19 novembre, à Bucarest, une journée spéciale d’émissions, l’occasion de faire connaître la radio à un public plus large. Reportage.

L’anniversaire ne pouvait pas plus mal tomber. Deux semaines avant les attentats de Paris et Saint-Denis du 13 novembre, la Roumanie était secouée par un autre drame, celui de l’incendie de la discothèque Colectiv, en plein centre de Bucarest, qui a fait une cinquantaine de victimes et une centaine de blessés le 30 octobre.

« Même si les situations ne sont pas comparables, ce sont les mêmes jeunes qui ont été touchés dans les deux cas. En Roumanie, ils ont été tués par une faute administrative, en France par des terroristes. Nos deux pays sont blessés parce qu’on a atteint leur jeunesse ; nous ne pouvions pas ne pas venir », explique Marie-Christine Saragosse, PDG de France Médias Monde, qui a fait le déplacement depuis Paris pour assister à la journée spéciale organisée par RFI Romania le 19 novembre pour ses 25 ans.

Pour l’occasion, la station et ses douze journalistes ont investi le Centre culturel de Bucarest, un ancien caravansérail  fraichement rénové situé dans la vieille ville, où d’épais murs en petites briques, donnant au lieu un aspect moyenâgeux, côtoient des escaliers en plexi, dans un savant mélange entre l’ancien et le moderne.

Deux studios ont été dressés, aux micros desquels se sont succédé dans la journée des représentants de la société civile, des directeurs de lieux culturels, d’anciens ministres, et même l’ambassadeur de France en Roumanie, François Saint-Paul. Et si la journée avait pour thème initial « Une certaine idée de l’Europe », celui de la jeunesse s’est largement invité dans les débats.

 

Antenne délocalisée

 

« L’objectif d’une journée comme celle-là est qu’on nous voie. RFI Romania est une radio écoutée principalement par les leaders d’opinion mais pas seulement. Nous voulions montrer notre force, à savoir le débat d’idées, au public le plus large possible », insiste Luca Niculescu, rédacteur en chef de la radio, qu’il a rejointe quelques mois seulement après sa création.

Nous sommes le 1er décembre 1990 dans la Roumanie de l’après-Ceausescu. RFI Romania s’appelle alors Radio Delta et n’est encore qu’une radio école, rattachée à l’Institut Polytechnique et soutenue par Radio France International. En 1998, la station devient filiale à 100% de RFI et se rebaptise Radio Delta RFI puis RFI Romania en 2006 en intégrant pleinement le groupe RFI.

Chaque jour, 13 heures d’émissions et de programmes sont diffusées en roumain, consacrés à l’actualité, à la culture et à la francophonie. Ecoutée par 317 000 auditeurs chaque semaine, la radio compte aujourd'hui quatre émetteurs FM en Roumanie, plus un en Moldavie. Une audience qui devrait croître prochainement puisque le CSA local vient de lui attribuer deux nouvelles fréquences le 23 novembre dans le cadre d'un appel à candidatures.

Avec le kmer au Cambodge, l’haoussa au Nigeria et le swahili en Tanzanie, RFI Romania est l’une des seules radios du réseau RFI à disposer d’une antenne délocalisée avec une rédaction locale, les 11 autres langues du réseau étant produites depuis Paris.

Retour au Centre culturel de Bucarest. Il est 11h15 et Marie-Christine Saragosse est en direct aux côtés du poète roumain Bogdan Ghiu et de la présidente du tribunal de Bucarest, Laura Andrei. Les attentats de Paris et l’incendie du club Colectiv reviennent dans les discussions.

 

Les mêmes photos

 

Quelques heures plus tard, Marie-Christine Saragosse est  allée déposer un bouquet de fleurs sur les lieux de l’accident ainsi que devant l’ambassade de France à Bucarest, deux endroits où s’amoncèlent les mêmes bougies, les mêmes fleurs, les mêmes photos de jeunes, comme deux drames qui se font écho.

Ecoliers, étudiants, francophones de Bucarest, francophiles ou simples curieux, tous se sont succédés au Centre culturel de Bucarest tout au long de cette journée anniversaire, que ce soit pour assister aux émissions, participer à l’une des nombreuses animations mises en place ou admirer les œuvres exposées, comme ces photos de la jeune artiste roumaine Felicia Simion et ces sculptures métalliques de Misha Diaconu.

Le bilan de l’opération, qui s’accompagnait d’une importante campagne de communication sur le mobilier urbain bucarestois, sera dressé dans les prochaines semaines avec la réalisation d’un sondage d’audience. Alors que la BBC et Deutsche Welle ont quitté la Roumanie il y a de cela quelques années, RFI Romania entend bien montrer qu’elle est là pour durer.

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