Quelle sera la contribution de France 24 à la future chaîne publique d’information, portée par France Télévisions et Radio France?
Le projet de chaîne publique d’information est là pour mobiliser tout le savoir-faire du service public. Il est donc porté aussi par France Médias Monde, qui est membre du comité de pilotage aux côtés de Radio France et de France Télévisions. Une connaissance fine du pays sera l’atout d’une chaîne qui sera nationale et qui va s’adresser prioritairement à la France, aux Français, aux enjeux franco-français, mais avec une nécessaire ouverture sur le monde grâce à l’apport de France 24. Nous avons proposé d’assurer la tranche de nuit, et d’autres offres complémentaires, sur le modèle de BBC World News au Royaume-Uni. Nous proposons aussi de fournir des sujets, d’assurer des duplex, de mettre à disposition notre réseau de correspondants… Côté France 24, cette future chaîne pourrait nous permettre de montrer notre savoir-faire en France. Mais nous pesons pour 7% dans le budget de l’audiovisuel public, pour faire trois chaînes TV, RFI en 14 langues et une radio arabophone, MCD. Nous ne pourrons donner que ce que nous avons.
Où en êtes-vous du projet de contrat d’objectifs et de moyens (COM) de France Médias Monde?
Nous avons réalisé à 100% de notre COM actuel pour ce qui dépend de notre propre maîtrise. Nous avons singularisé nos antennes, renforcé nos langues étrangères, lancé RFI en mandingue, revisité toutes nos offres numériques, accru de 50% la distribution de France 24 et augmenté fortement l’ensemble de nos audiences… Il reste encore à signer l’accord d’entreprise, ce qui, je l’espère, aboutira avant le 31 décembre. En revanche, le développement de notre présence radio en France, qui ne dépend pas de nous, ne sera pas réalisé, ce que je regrette dans la démarche de cohésion sociale qui, plus que jamais après le 13 novembre, doit être la nôtre. Malgré le succès de l’expérience de RFI à Marseille avec Monte Carlo Doualiya en décrochage, nous ne sommes toujours pas dans cette ville. Et, en Ile-de-France, MCD et les langues étrangères de RFI ne sont pas présentes sur la radio numérique terrestre.
Et pour le COM 2016-2020?
Nous avons rendu notre projet début mai et nous attendons les arbitrages de la tutelle. Le budget 2016 ne permet pas de lancer France 24 en espagnol. Le reste du projet est le prolongement de notre stratégie, avec la priorité donnée aux contenus, dans une démarche de cohésion sociale et de compréhension de nos valeurs et de notre art de vivre à l'étranger, puis la poursuite de notre stratégie numérique en misant sur la mobilité et les réseaux sociaux. Cela passe notamment par les nouvelles écritures, d’où l’accord de France 24 avec le site Mashable en français, dont nous serons le responsable éditorial et qui sera lancé début 2016. Enfin, la télé et la radio se consommant encore beaucoup sur les supports traditionnels, nous avons des enjeux autour de la TNT en Afrique et de la HD dans certaines zones. Pour RFI, nous voulons aussi poursuivre le développement de nos langues. Enfin, il s’agit de communiquer davantage, car faire sans faire savoir n’est que ruine de l’art!
